Après avoir fait face à la détresse d’une ville située à 60 km de la centrale de Fukushima, Daisy explore plus en avant les dommages collatéraux d’une reconstruction qui n’en finit pas de commencer. A travers le calvaire des réfugiés que rencontrent Fumi et ses amis, cette série poignante se termine, à la fois déchirante et pleine d’espoir.
Les quatre lycéennes commençaient à y voir clair dans leurs futurs choix de vie. Mayu reprendra les rizières de son père, Moé a quitté la ville pour tenter d’oublier, Ayaka aide des enfants de réfugiés et Fumi ne sait toujours pas si elle doit quitter Fukushima. En suivant ces jeunes filles qui ne manquent ni de tempérament ni de cœur, le lecteur se retrouve face à une nouvelle réalité, ignorée jusqu’à présent : les éternels réfugiés. Ces familles qui vivaient trop près de la centrale sont ballotées de lieu en lieu, logées dans des abris de fortune.
On trouve toujours plus malheureux que soi. C’est ce que réalisent les quatre adolescentes. La situation semble inextricable… mais chacun peut aider à sa manière tempère ce deuxième volume de Daisy. En parcourant le camp de réfugiés, Reiko Momochi nous y fait découvrir en même temps que ses personnages une communauté incarnant la détresse bien dissimulée. Et on y croisera toutes sortes de choix de vie, de la solution du suicide à la farouche volonté de sauver le monde.
Même si les sentiments exacerbés sont soulignés par la mise en scène typique du shojo, ils touchent au cœur. La justesse des expressions permet même à certaine scènes un peu attendues d’arracher des larmes. Les décisions prises par les quatre adolescentes, appuyées par leur changement de postures, sont une très belle leçon de courage et de dignité qui évite le moralisme.
Daisy est une fleur à découvrir et partager absolument, un trésor d’humanité éclairant les lendemains qui n’osent plus chanter.