La fin du premier tome nous laissait avec un goût légèrement amer en bouche, et une tenace haine à l’encontre de Coach Boss, entraîneur de l’équipe de football de Craw County. Le vrai football, pas de cette saloperie de soccer... Ce deuxième tome jouissif de Southern Bastards revient plus en détails sur son passé : comment devient-on un bâtard du Sud ?
Véritable mafieux contrôlant la ville par les bons résultats de l’équipe, la menace et l’omerta, Coach Boss est passionnant et détestable à la fois, à l’image du Sud de Jason Aaron et Latour, le duo derrière cette série novatrice et toujours aussi rafraîchissante. Mais il n’a pas toujours été comme cela…
Coach Boss était un ado, comme tout le monde. Et il avait une passion : le football. Mais il avait aussi un problème : il était nul. Pourtant, on comprend vite que rien ne pourra se mettre entre le jeune Boss (oui, c’est son nom de famille) et sa passion. S’entraînant d’abord sans relâche avec l’aide d’un ancien joueur noir devenu aveugle, il finit par être sélectionné pour un match. La chance de sa vie…
Mais c’est ici que sa vie rentre en collision avec sa passion. Parce que le Boss père est un enfoiré. Qui a essayé d’arnaquer trop gros pour lui, et se retrouve la nuque sous le canon d’un flingue quand Boss Jr. revient lui annoncer la bonne nouvelle… Boss Jr. qui prendra malheureusement un pruneau dans le pied, l’empêchant de jouer à son meilleur, l'amenant progressivement sur le banc d’entraîneur…
On retrouve dans ce deuxième volume les qualités du premier : les clichés exacerbés sur le Sud que les deux auteurs connaissent bien, un refus assumé des héros et du manichéisme, et un rythme effréné. Le personnage de Coach Boss, déjà excellent, prend une profondeur nouvelle, s’imposant comme le véritable protagoniste de cette série. Foutrement jouissif, une fois de plus.