Arleston et Floch offrent une série pour une vengeance à Sangre, leur nouvelle héroïne. Dans un univers fantasy dépouillé de l’humour auquel nous avait habitués le scénariste de Lanfeust de Troy, la quête sanglante de la jeune blonde séduit.
Du haut de ses sept ans, la petite Sangre voit sa famille se faire massacrer et sa mère emmenée en esclavage. Traumatisée, elle découvre son bégaiement dû au choc en racontant ce drame à une Dame de l’ordre des Immaculées. Cette dernière lui promet de l’aider à découvrir les écumeurs responsables de son malheur. La jeune fille ne grandira et s’armera que pour se faire justice elle-même, quel que soit le prix à payer.
Pour sa nouvelle série, Arleston retrouve l’imaginaire peuplé de dragons et de magie qu’il affectionne pour lui donner une teinte plus sombre. Son héroïne prend une dizaine d’années dans ce premier tome, habituée à souffrir, et devient une guerrière impitoyable. Cette mise en place de l’univers s’avère certes très classique mais cependant efficace. L’héroïne, très forte, évite les vêtements hyper sexualisés et donne envie de la suivre dans sa mission macabre.
Le dessin d’Adrien Floch, lui, prend du relief. Dans les décors inventés par Fred Blanchard, ses personnages sont moins lisses que dans Les Naufragés d’Ythaq. Toujours en mouvement, ils ne surprennent pas spécialement dans un univers de fantasy mais sont tous très crédibles dans leur rôle plus ou moins nuancé. Un exploit dans un monde aussi foisonnant dont les nombreuses règles sont énoncées en un seul tome.
Ce premier volume de Sangre, divertissant, se lit sans faim et ouvre de belles perspectives pour la galerie de méchants à venir...