S.O.S Lusitania - T2 : 18 minutes pour survivre

Le Lusitania vogue vers l’Europe. L’atmosphère à l’intérieur est pesante. La peur des sous-marins et les rumeurs de bombes sont dans tous les esprits. Un piège se tend et ses mâchoires vont se refermer doucement mais inéluctablement sur les passagers. Ce deuxième tome nous offre un récit d’espionnage maîtrisé.

Après la mise en place effectuée par le premier album, nous entrons dans le cœur de l’histoire de ce paquebot, coulé lors de la Première Guerre mondiale. L’intrigue autour de faits historiques est bien menée. Aucun camp n’est véritablement honnête mais tous ont une lourde responsabilité dans la fin tragique des passagers du paquebot. L’imbroglio international et les enjeux de la guerre sous-marine sont particulièrement bien mis en lumière.

Patrick Cothias et Patrice Ordas déploient une vraie maîtrise du rythme, sachant le faire varier à bon escient. Les personnages sont fouillés, épais, parfois attachants ou révulsants mais jamais caricaturaux. On peut regretter un traitement rapide du naufrage en lui-même mais après tout… Il n’a fallu à ce paquebot immense que 18 pauvres minutes pour couler et englutir avec lui près de 1500 passagers sur les 2 160 embarqués.

Les multiples questions qui subsistent encore sur le naufrage, bien posées, vont servir de rebond pour le troisième tome qui s’annonce déjà passionnant. Le seul regret concernant cet album porte sur l’absence de cahier documentaire sur le naufrage en lui-même, alors que le premier tome en offrait un sur le bateau.

Jack Manini fait toujours preuve d’un beau style classique, qui colle parfaitement à la narration. Une ambiance très 1900 se dégage des couleurs et des ombrages, jusque dans les scènes de combat. Les décors et les costumes de l’époque répondent exactement à l’image que nous pouvons nous en faire.

S.O.S. Lusitania continue sur sa lancée de bonne série d’espionnage sur fonds historique. Une bonne raison de replonger dans l’Histoire !