Joaquim et Livia, fraichement débarqués aux Etats-Unis, font une première rencontre un peu suspecte. Ils prennent tout de même la route dans l’insouciance, sûrs du bonheur que leur réserve leur nouvelle vie. C’était compter sur la mansuétude de la mafia… qui organise une grande chasse à l’Homme. Cette traversée de l’Amérique se transforme vite en une traque qui laissera le lecteur sonné.
La fin du diptyque Perico s’ouvre avec la fuite des deux jeunes cubains vers Los Angeles. Les gars de Trafficante sont à leurs trousses, s’appuyant sur les amitiés criminelles de leur chef pour quadriller le territoire jusqu’à Los Angeles et ne laisser aucune chance aux fuyards. La fin du road trip n’est pas un mystère, seule la voie pour y arriver compte. Et le chemin emprunté par ce tome est époustouflant.
Son rythme, haletant et même oppressant du début à la fin, montre à quel point le danger est partout. Sans ralentir en route, le récit de Régis Hautière arrive à prendre le temps de nous montrer l’évolution des deux héros. Ils mûrissent vite au gré des événements et des rencontres, nous surprenant sans cesse. Bien sûr ils n’échapperont pas à l’une des règles du polar noir mais celle-ci est amenée avec un tel brio que nous en restons abasourdis.
Le dessin sublime dans sa ligne épurée est au rendez-vous, peut-être entraîné par le rythme du scénario. Le trait nous offre un magnifique voyage dans le temps, sous les rythmes endiablés de cette fin des fifty’s. Avec les couleurs chaudes et la sensualité des corps, la patte de maître de Philippe Berthet est dans chaque case. Sublime !
Ce diptyque particulièrement réussi met la barre très haut pour les prochains tomes qui vont enrichir la collection Ligne noire.