Spirou le journal pépère ? Sûrement pas quand Les Nombrils sont là ! Huitième tome pour Delaf et Dubuc et toujours autant d’acidité au programme. Mais les deux auteurs osent surtout faire évoluer leurs personnages dans leur incontournable de la BD d’humour.
Lire Les Nombrils, c’est assumer de vouloir prendre une bonne dose de piquant. À aucun moment les auteurs ne renoncent à bousculer leurs personnages. Après avoir fait de Karine une rock-star, avoir séparé la famille de Vicky, il est temps de s’occuper de Jenny, encore trop superficielle et pouvant largement gagner en maturité.
Pour ce faire, elle va déguster, la pauvre Jenny ! Pourtant les auteurs sous couvert de cruauté apparente, n’oublient jamais de ramener leurs personnages à de belles valeurs humaines. Avec eux, les évolutions des personnages sont toujours positives. Karine en est l’illustration dans ce huitième tome. D’abord faire-valoir et victime, désormais vedette de la chanson, elle reste cependant attachée à ses deux amies. Malgré les coups de la vie, elle progresse.
Une série qui surprend toujours
Mais vous pensiez peut-être que seule Karine évoluerait ? Que ses copines étaient trop bêtes pour cela ? C’est mal connaître les auteurs qui aiment leurs personnages. Oui, Jenny peut montrer un autre visage que celui de la « pouffe » égocentrique. Reste maintenant Vicky, qui n’est, malgré tout, pas ménagée dans ces pages. L’album se conclut sur elle et ses relations avec Mégane.
Comment peut-elle changer à son tour, grandir et mûrir, ce sera toute la question du prochain tome... mais n’espérez pas pour autant deviner comment elle évoluera, car l’originalité du scénario reste intacte ! L’intérêt des Nombrils est ici. Montrer aux adolescents qu’ils sont encore des adultes en construction et que nulle situation n’est indépassable. Delaf et Dubuc les invitent à suivre l’exemple des héroïnes et à se construire un chemin de vie positif, malgré des déboires inévitables.
Article publié dans le magazine Zoo n°68 Novembre - Décembre 2018