David B. s’empare d’un des plus beaux contes de Shéhérazade, celui de Hâsib et la Reine des serpents. Une magnifique fresque dont chaque dessin, ciselé, emporte le lecteur dans un songe aux senteurs d’Orient.
Le pauvre Hâsib, bien né mais un peu idiot, va faire les frais d’escrocs de son village. Heureusement même dans les entrailles de la Terre ou aux confins du monde, l’Eternel veille à la destinée du fils de Daniel le sage. Le pauvre garçon va se retrouver coincé au fond d’une grotte, rencontrer des serpents, des monstres, des Djiins, des magiciens, mais surtout découvrir le monde et ses merveilles...
Le conte tel qu’il est retranscrit en BD se révèle très plaisant. Il rappelle ces rêves improbables dans lesquels on sombre au plus profond de la nuit. Ceux dont on s'éveille un peu embrumé et parfois encore émerveillé ou un peu angoissé. Il ne suit aucune pas la logique linéaire des récits d’aventure pour emporter lecteur de conte merveilleux, dans une aventure terrifiante, jonglant d’un personnage à l’autre.
Le dessin, superbe, rappelle les miniatures persanes et les personnages qui décorent les sublimes tapisseries en soie iraniennes. Le rouge soyeux, le bleu royal, le jaune lumineux et même les noirs profonds, chatoient comme la soie. Les personnages fascinent tous, qu’ils soient sages ou chasseurs, princesses, créatures mythiques ou démons d'Extrême-Orient.
Cette belle BD n’est à rater ni pour les amateurs d’arts ni pour les amoureux de contes ni pour les passionnés de BD ni pour les orientalistes et encore moins pour les autres...