Encore aujourd’hui, les fonds marins sont un territoire en partie inconnu, alors rien d’étonnant qu’au XIXe siècle, ils soient l’espace de tous les fantasmes et abris des monstres les plus terribles. Ce n’est pas cette incertitude qui va empêcher un groupe d’explorateurs de plonger à 4 000 mètres à bord d’une machine extraordinaire. Cette nouvelle série de Christophe Bec signe le retour réussi du fantastique façon XIXe siècle avec une bonne BD rappelant l’esprit de Jules Verne.
Pour mettre une tonne d’or à l’abri, une compagnie organise un peu précipitamment son départ par bateau. Une tempête se lève et le navire sombre avec sa cargaison à 4 000 mètres de profondeur... Trois ans plus tard un groupe de scientifiques plonge dans cette fosse marine à bord d’un engin extraordinaire, à la recherche de cet or.
Nouvelle trilogie, Le Fulgur adapte en bande dessinée l’œuvre éponyme de Paul de Semant, publiée en 1907. Hommage à la littérature d’anticipation de fin XIX début XXe, dont Jules Vernes est le porte-étendard le plus célèbre, le scénario classique happe. Son rythme, qui alterne tension, d’action et la réflexion rend l’aventure agréable tout en cernant bien les multiples protagonistes. Le charme suranné parfaitement assumé du récit fonctionne bien.
Le dessin de Dejan Nenadov, fait la part belle à l’atmosphère steampunk et à l’ambiance oppressante qui entoure les explorateurs. Le Fulgur, machine extraordinaire très détaillée, fonctionne parfaitement sans éclipser les personnages aux caractéristiques intelligemment marquées.
Au fond du gouffre inaugure avec réussite cette nouvelle série, hommage au fantastique des années 1900.