ZOO

La Tomate

couverture de l'album La Tomate

Éditeur : Glénat BD

Dessin : Régis Penet

Collection : Hors Collection

Genres : Science-Fiction

Prix : 19.50€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    4.5

    Dessin

    4.5
  • Lecteurs
    note lecteurs2.5
    1 note pour 0 critique

Le synopsis de l'album La Tomate

Dans un futur aseptisé et indéterminé, la société est hiérarchisée en trois classes sociales distinctes. L’alimentation est devenue entièrement réglementée par des multinationales. Ce sont elles qui produisent et fournissent tout ce dont se nourrissent les citoyens, si bien qu’il est devenu strictement interdit de cultiver ses propres semences. Aujourd’hui, pour avoir découvert des graines de tomate et avoir osé les faire pousser chez elle, une jeune femme est emmenée devant les tribunaux. Ceci est l’histoire de son procès.Dans la lignée des grandes œuvres d’anticipation telles que SOS Bonheur ou 1984, ce nouvel album de Régis Penet questionne les dérives de notre société moderne et l’appropriation du vivant par des sociétés privées. Un récit qui part de rien (une simple tomate) et nous raconte la fin du monde... dans un futur qui ne nous semble pas si éloigné que ça.


La critique ZOO sur l'album La Tomate

Dans un futur froid et sans âme, où il est interdit de produire ses propres ressources, une jeune femme est accusée d'avoir fait pousser un plan de tomates. Cette bande dessinée retrace son histoire et son procès dans une fable glaçante et maîtrisée de bout en bout.

Anne appartient au deuxième cercle, la classe sociale intermédiaire d'une société hiérarchisée et ultra-contrôlée. Sa mission : « retrancher » du monde les objets du passé, jugés dangereux, qu'on lui signale. Ce peut être n'importe quoi : œuvre d'art, accessoire du quotidien, ou même... un sachet de pépins de tomates. Sur une impulsion, elle décide de les planter au lieu de les détruire.

Brillante, précise et économe, cette histoire nous est racontée à travers la seule voix de ses personnages, ce qui lui donne une force de frappe remarquable. Sans narrateur, et donc sans recul, le récit nous est livré brut, dans toute sa violence et son absurdité. L'idée d'un monde dans lequel les vivres sont entièrement contrôlés par l'État, à première vue étrange, devient parfaitement logique. En creux, on nous présente également une société du contrôle des masses et de la surveillance généralisée qui ne peut que faire écho avec des problématiques actuelles.

Un trait sensible porte cette histoire et le découpage très carré retranscrit un univers terrifiant dont rien ne dépasse. Tout, dans les décors, traduit le vide et le strict minimum que les personnages ont le droit d'avoir à leur disposition. Les couleurs participent également à cette ambiance froide : peu nombreuses et crues, elles nous révèlent un monde sans saveur et sans nuance où, faute de mieux, on s'émerveille d'une tomate.

Ce titre intense, qui se lit d'une traite, ne révolutionne pas le genre dystopique, mais flanque tout de même une jolie claque.

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