Pour venger son amie qui s’est récemment suicidée, une jeune lycéenne décide d’affronter les dieux, désormais descendus sur Terre.
Occupant progressivement, depuis 30 ans, une bonne partie du Japon, les dieux sont désormais une réalité menaçante et omniprésente. Cette présence provoque une très grave crise spirituelle sans précédent pour le pays qui remet ses croyances en question. On prétend même que tous ceux qui se rendent dans les zones dites « dangereuses » mourront d’un regard. Séduit par cette perspective divine, nombreux sont ceux qui voient dans cette possibilité une forme ultime de suicide.
Après que son amie Sion ai ainsi mis fin à ses jours, Kamikura Waka se rend à Tokyo pour s’en prendre à ceux qu’elle juge responsables de la situation. Bien évidemment, les choses ne sont pas si simples, elle découvre notamment qu’il existe une communauté de chercheurs dont l’objectif est justement d’éliminer les divinités nocives, tandis qu’en contrepartie certains humains travaillent pour les dieux en échanges de quelques pouvoirs.
Dieux ou exécuteurs ?
Très vite, on devine que Waka cache elle aussi des secrets sur ses capacités et sa véritable nature, que derrière cette colère et cette tristesse, se cache un rapport complexe aux dieux qui redéfinit petit à petit notre société contemporaine plus matérialiste que jamais, entretenant un lien de plus en plus ténu avec le spirituel. À partir de ce constat, Sumi Eno construit une intrigue très prenante qui nous interpelle, avec tout ce qu’il faut de rebondissements et de retournements de situation. Elle s’interroge sur cette société hantée par des créatures divines quiont définitivement perdu leur rôle de guides rédempteurs pour devenir des formes inquiétantes qui punitrices, complètement coupées de l’humanité.
Prélude
On ne comprend pas encore bien qui sont ces êtres, ni leur but et la raison de leur présence. Pour l’instant, ils font davantage partis d’un cadre pour installer le récit qui reste dans une phase introductive propice à mille et une pistes. Mais les enjeux donnent envie de lire la suite, d’en savoir un peu plus sur l’organisation des chercheurs où toutes les petites étrangetés se profilent deci delà, malgré une narration parfois confuse qui s’empêtre un peu dans son déroulé et des caractérisations qui mériteraient d’être plus affinées. Néanmoins, l’héroïne a du charisme et les pages nous réservent une fulgurance graphique assez agréables.
Article publié dans ZOO Manga N°10 Septembre-Octobre 2023
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