Les Tuskegee Airmen, ces pilotes noirs américains qui se sont illustrés durant la seconde guerre mondiale. Être un "As" de l'aviation de guerre, cela doit vous permettre de vivre tranquille pour le reste de vos jours. Mais en 1969, ce ne sera pas le cas de Robert Hoffman, ancien Tuskegee, hanté par son passé, dans un état du sud où règne le tristement célèbre Klu-Klux-Klan.
Tuskegee ghost - T2
Olivier Dauger, Benjamin Von Eckartsberg
Série : Tuskegee ghostTome : 2/2Éditeur : Paquet
Auteur : Olivier Dauger, Benjamin Von Eckartsberg
Collection : Cockpit
Prix : 16.50€
- ZOO4.5
Scénario
4.0Dessin
5.0 - Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album
La critique ZOO
Suite de la vie de Robert, ancien as de l'aviation de la Seconde Guerre mondiale au sein d'une patrouille constituée de pilotes noirs (ségrégation oblige) : des tranches de vie intenses entrelardées de belles scènes aériennes.
À la fin des années 60, c'est son fils Mark qui veut devenir pilote à son tour, contre la volonté de Robert. Le scénario fait habilement le lien entre les deux époques. L'intérêt du récit de Benjamin von Eckartsberg est quadruple :
1) Nous faire découvrir les exploits de pilotes afro-américains qui luttaient non seulement contre les Allemands, mais aussi contre les préjugés de l'armée à leur égard ; un peu comme les têtes brûlées de « Pappy » Greg Boyington, mais dans un autre contexte.
2) Montrer qu'entre les années 40 et les années 60, la situation des Noirs ne s'est guère améliorée dans les États du Sud, même si le jeune Mark a une petite amie blanche et blonde (bref, l’archétype de la jeune américaine WASP).
3) Nous exposer le combat de Robert pour se rappeler l’événement que sa mémoire a refoulé depuis la guerre.
4) Mettre en exergue sa relation avec ce fils qui lui ressemble trop.
Ce mix donne l'intensité du récit.
Tuskegee Ghost, T. 2 © Éditions Paquet, 2023
Le dessin en couleur directe d'Olivier Dauger, qui a changé de style pour ce diptyque, est spectaculaire. Il s’est inspiré de la technique graphique qu’il utilise pour des affiches rétros de voyage, activité qu’il mène en parallèle à la BD. Le résultat fait effectivement penser aux affiches publicitaires américaines des années 40-50, laissant entendre que l’American Dream est accessible à tous. Par ses teintes franches et lumineuses, l'artiste accentue le contraste entre le rêve et la réalité d'une famille afro-américaine moyenne en proie aux persécutions du sinistre KKK, bien qu’elle ait beaucoup donné pour son pays. À noter que c’est Dauger qui a soufflé l’idée de cette histoire à son scénariste.
Dauger est clairement identifié pour ses séries dans lesquelles les avions tiennent un rôle important spectaculaire (Ciel de guerre, Zone Rouge). Cette histoire est à lire par les fans d'aviation, mais aussi par les amateurs de bons récits, tout simplement.