Avis de tempête sur Cordouan adapte en bande dessinée l’un des romans policiers patrimoniaux de Jean-Pierre Alaux. Son personnage récurrent Séraphin Cantarel, conservateur en chef des Monuments et détective amateur, profite d’une visite de travail sur le phare de Cordouan pour s’intéresser de près à la mort suspecte du fils d’un des gardiens. Ce polar bien ficelé fait la part belle au patrimoine culturel.
Un corbeau commence à manger une partie du corps nu d’un jeune homme empalé sur un épieu de ponton. Le lendemain, Séraphin Cantarel se rend en bateau au phare de Cordouan pour assurer une visite de pré-travaux, car le bâtiment est en mauvais état. Il apprend là-bas la mort du jeune homme, fils unique d’un des gardiens du phare.
Le récit nous plonge immédiatement dans l’atmosphère si tranquille et pourtant sans concession des polars façon années 70. L’enquête s’écoule lentement, méthodiquement, égrenant au long des pages, des mots et des images qui sont autant d’indices à repérer. Les personnages, bien travaillés et denses, sont totalement crédibles. Mais le véritable héros de cette enquête reste le phare et son histoire, disséminée au fil des rencontres. Grâce à ce système de narration, l’apprentissage historique reste digeste et intéressant.
Le dessin réaliste et précis s’adapte bien au tempo doux de l’histoire. Le phare offre quelques belles cases qui donnent à voir la majesté du l’édifice. Si les couleurs rappellant plutôt la Bretagne que la Gironde déstabilisent de temps à autre, les cases réalistes de tempête et de la découverte du cadavre sont bluffantes.
Avis de tempête sur Cordouan offre un moment polar sympathique qui a le mérite d’être didactique et plaisant.