Zèbre

Zèbre, ces petites histoires d'un grand marabout africain font partie de ce que la revue A suivre, initiée par Casterman, a compté de plus novateur dans la BD des années 1990. Scénarios loufoques et dessin extravagant en noir et blanc sont au cœur de cet album. Avec, en prime, des histoires inédites.

Zèbre est un grand marabout. Et à ce titre, il soigne tout, et bien plus encore. Comme sur ces petits bouts de papiers distribués à Barbès ou même dans les boîtes aux lettres de province, ce médecin prédit monts et merveilles. Dans la réalité, on comprend vite que Zèbre est un usurpateur de plus. Qui va, malgré lui, être plongés dans des aventures plus rocambolesques les unes que les autres.

Un sourire naît au fil de la lecture de ces histoires rassemblées. Parce que de nombreux détails parlent à toutes celles et ceux qui, un jour ou l'autre, ont entendu parler ou eu carrément eu affaire à ce genre de praticiens peu scrupuleux, mais qui dont l'optimisme donne tant d'espoir à des gens au bout du rouleau.

Mais c'est surtout dans le graphisme unique de David B. que cette bande dessinée prend réellement toute sa dimension. Gros travail sur le noir et blanc, les ombres et les volumes. Dans cette BD, l'auteur montre toute l'étendue de son talent dans la palette la plus restreinte qui soit : le noir et blanc. Il en maîtrise les usages et les codes, au point de sublimer un album dont les histoires, malgré leur originalité, montrent parfois leurs limites.

Lire Zèbre, c'est replonger dans l'âge d'or de la bande dessinée d'auteur, écrite et littéraire, à laquelle A suivre a contribué à donner ses lettres de noblesse. Il faut lire Zèbre. Pour l'histoire. Et pour mieux comprendre l'évolution d'un art alors en pleine mutation.