Ce western atypique montre un homme cherchant à venger l’assassinat de sa femme. Le lecteur suit sa traque et comprend peu à peu son état d’esprit même si sa peine le pousse à adopter un comportement extrême qui peut le mener à sa fin.
Dans le Wyoming en 1876, Richard Hatton vit avec sa femme, sa fille et son fils dans une ferme isolée. Un jour, il se rend en ville avec ses enfants pour y faire des courses, laissant son épouse seule. Trois malfrats passent dans le coin et la tuent. À la découverte du crime, le fermier se tourne vers le shérif local, un homme vieillissant et seul dans sa lutte pour maintenir l'ordre. Après avoir identifié l'un des assassins grâce à un témoin, le gardien de la loi, incapable de mener la poursuite, partage ses informations avec le fermier. Armé de détermination et accompagné de ses enfants, Richard se lance alors dans une traque impitoyable contre le trio responsable.
La Vengeance © Anspach
David Wautier qui orbite autour de la BD depuis plus de 20 ans signe ici son premier album. Il a illustré plusieurs livres jeunesse, a participé à l’aventure du magazine Capsule comique, réalisé des carnets de voyage et créé le projet musical The musician, the dancer and the bird dans lequel il chante et joue de la guitare accompagné par le batteur – et dessinateur – Abdel de Bruxelles. Ces années à côtoyer le 9e art lui ont permis d’en intégrer tous les codes et de trouver le sujet sur lequel il souhaitait s’investir. Ce récit de vengeance lui offre l'opportunité de montrer la psychologie d’un homme meurtri. Il est capable de perdre tout ce qu’il a de plus cher, ses deux enfants, tellement il est aveuglé par sa haine et son désir de vengeance.
Ce roman qui aurait pu être d’une noirceur absolue est sauvé par un dessin léger dont l’encrage est tout en finesse. Mais surtout, le travail de David Wautier sur ses carnets de voyage et particulièrement sur ceux sur la montagne trouve dans cet album une seconde dimension. Les étendues enneigées, magnifiquement rendues à l'aquarelle, ajoutent une dimension presque poétique à l'album. Cette technique, alliant trait et couleur, illumine la majorité des scènes, insufflant vie et profondeur aux personnages et offrant au lecteur une immersion dans ces vastes espaces où le blanc, le vert, le bleu et la lumière se mêlent avec harmonie.
Il est à espérer que David Wautier poursuivra sur cette lancée créative, tant son talent est manifeste et son apport à l'art narratif, indéniable.
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