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L'art de la guerre

couverture de l'album L'art de la guerre

Éditeur : Blake et Mortimer

Prix : 23.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • note lecteurs4.1
    4 notes pour 1 critique

Le synopsis de l'album L'art de la guerre

A New York, le capitaine Francis Blake doit prononcer à l'ONU un discours en faveur de la paix devant huit cents délégués venus du monde entier. Au même moment, dans la section des antiquités égyptiennes du Metropolitan Museum, un homme vandalise la stèle d'Horus avant d'être arrêté par la police. Francis Blake et Philip Mortimer, informés de l'incident par le FBI, connaissent bien cet homme. Il s'agit d'un certain Olrik. Mais celui-ci, plongé dans un état catatonique, a perdu la mémoire. Alors que nous sommes à la veille de l'ouverture de la conférence pour la paix, Blake et Mortimer mènent l'enquête. Le temps presse, car tout incite à penser qu'une grave menace pèse sur l'ONU... Admirateur de l'univers de Jacobs, Floc'h allie sa passion de la "ligne claire" à sa maîtrise de la couleur pour s'approprier avec maestria ces personnages mythiques, qui visitent New York pour la première fois. José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental signent pour lui un...

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L'art de la ligne claire fait Floc'h (et non pas flop) !

Blake et Mortimer enfin à New York ! Même si nous sommes dans les années 50, un second degré pop art habite l’album, sous l’influence de Floc’h. Ses scénaristes, à la fois complices du dessinateur et connaisseurs de l’œuvre de Jacobs, réussissent à faire le grand écart avec une histoire qui détonne sans trahir.

Olrik est de retour ! Il semble avoir perdu les pédales et tague au Metropolitan Museum un « Par Horus demeure » sur une antiquité égyptienne. Nous sommes dans les années 50, peu après La Marque Jaune. Francis Blake est justement à New York pour faire à l’ONU un discours sur la paix dans le monde. Avec le concours d’une très hitchcockienne psy, belle et ambigüe, le professeur Mortimer et le capitaine vont tenter de comprendre quel piège machiavélique a concocté l’infâme Colonel.

Blake et Mortimer, l'art de la guerre

Blake et Mortimer, L'Art de la guerre © Dargaud, 2023

Floc'h fait du Floc'h, pas du Jacbos

Floc'h est l’héritier naturel d’E.P. Jacobs, tendance époque du mystère de la grande pyramide, où l’influence de Hergé est visible sur le dessin du baryton du 9e art. Mais même s’il avait envie depuis longtemps d’une aventure de Blake et Mortimer à New York, Floc’h ne voulait pas « faire du Jacobs », de peur de tuer son propre style. Ce « Blake et Mortimer vu par » lui permet d’user d’une ligne claire avec un trait épais, dans un album presque pop qui ne respecte pas tous les codes de la série. Déjà par une composition très aérée : quatre ou cinq cases par page, alors que Jacobs offrait des planches d’une grande densité. Le dessinateur apporte son élégance vintage et va à l’épure, quitte à être très rapide sur certaines cases ou à répéter les plans. Se concentrant sur l’essentiel, il amène le regard du lecteur à glisser de vignette en vignette, à la découverte d’un récit très fluide.

Car José-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental ont conçu leur scénario en symbiose avec le style de Floc'h. Le bénéfice est une facilité de lecture à laquelle ne nous avaient pas habitués certains repreneurs de la série. Il y a un petit côté exercice de style qui ne supplante jamais l’intrigue. Hommage à Jacobs, avec le sourire : une seule séquence est ponctuée de ces textes redondants avec le dessin, chers au Maître. Un humour discret, très anglo-saxon, apparaît çà et là, tel un running gag sur le texte du discours de Blake que veut lire Lord Bolton ou un clin d’œil à Andy Warhol avec les boîtes de soupe Campbell d’Olrik.

Blake et Mortimer, l'art de la guerre

Blake et Mortimer, L'Art de la guerre © Dargaud, 2023

L’art de la guerre est aussi un livre du stratège chinois Sun Tzu (VIe siècle av. J.-C.) que Blake et Mortimer trouvent dans l’appartement d’Olrik. Quelles clés apporte cet ouvrage, pour donner ainsi son titre à l’aventure ? La lecture apporte une réponse, mais on peut poursuivre la réflexion. Preuve que cet album-hommage est un peu plus que cela.

Article publié dans le Mag ZOO N°95 Novembre-Décembre 2023

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Commentaire et critiques (1)

note de la critique de py78

4.0

une bonne surprise.

Le 05/11/2023 à 10h13