ZOO

Les Matins doux - Simone de Beauvoir & Nelson Algren

couverture de l'album Les Matins doux  - Simone de Beauvoir & Nelson Algren

Éditeur : Steinkis

Dessin : Anne-Perrine CouëtAuteur :

Collection : Dyade

Prix : 22.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    3.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Les Matins doux - Simone de Beauvoir & Nelson Algren

En 1947, Simone de Beauvoir est invitée par l'Institut français pour une série de conférences aux Etats-Unis. Elle arrive à Chicago avec le numéro de téléphone d'un écrivain américain recommandé par une amie. Nelson Algren va jouer les guides et s'amuser à l'entraîner dans les bas-fonds de la ville. De club en club, leur première nuit est endiablée, la passion immédiate, l'aventure torride. Amoureux comme jamais, ils écriront tous deux leurs oeuvres majeures durant les années de cette liaison transatlantique.


Les matins doux - Simone de Beauvoir et Nelson Algren

Il est juif polonais, pauvre, dilettante et iconoclaste, obsédé par les franges de Chicago, sa ville d’adoption qui ne le lui rendra pas toujours comme elle devrait et dont il narre dans la presse les turpitudes. Elle est française, issue de la bourgeoisie, d’abord enseignante puis écrivaine à plein temps mais toujours attachée à sa liberté ainsi qu’à Sartre. En Février 1947, leurs existences se télescopent…

Dévoilée dans Les Mandarins à travers une galerie de personnages imaginaires, ainsi que de manière plus crue dans leur correspondance que publiera en 1997 sa fille adoptive Sylvie Le Bon de Beauvoir (sans toutefois pouvoir obtenir l’autorisation de reproduire les lettres de Nelson), la relation de 17 ans entre Simone de Beauvoir et Nelson Algren fut certes tumultueuse mais inspira à chacune des deux parties des oeuvres mémorables. Ingrid Chabert nous en révèle ici le commencement solaire ainsi que le début de la fin.

"La rencontre et la passion aussi dévorante que délétère entre un romancier communiste épris de marginalité et une écrivaine féministe refusant de jouer les seconds rôles"

L’autrice manie avec élégance l’art de l'ellipse, recentrant le récit sur leurs errances au cœur d’un Chicago interlope haut en couleurs mais également sur le long voyage qu’ils firent en Amérique Latine via le Sud des Etats Unis. Car comment raconter une histoire d’amour de presque deux décennies si ce n’est en extirpant de la temporalité étirée propre aux relations à distance quelques éclats, tour à tour sombres ou brillants mais contenant à eux seuls l’essence du lien.

Il fallait cependant un fil rouge et c’est chose faite avec cette progression de la discorde due tout d’abord à la permanence de la relation entre Sartre et Simone mais également à l'incompatibilité entre le désir de liberté de cette dernière (impliquant un rejet du mariage) et le côté casanier d’un Nelson Algren dont l'œuvre est intimement liée à son lieu de résidence.  Cependant, bien qu’ainsi jalonné, le récit révèle des détours parfois complexes et ne laisse le lecteur en saisir les enjeux les plus subtils que si celui-ci possède en amont un minimum de connaissance des protagonistes.

Les matins doux

Les matins doux © Ingrid Chabert, Anne-Perrine Couët - Steinkis

Aux pinceaux, Anne-Perrine Couët resserre sa focale sur l’humain, ne lâchant que rarement les corps, le temps d’attirer l’attention sur quelque extérieur pittoresque. Loin de tomber dans l’édulcoration, elle permet aux scènes de sexe de conserver leur feu et aux visages de révéler, selon l’époque, l’ampleur de la magie ou du désastre.

Un fragment biographique particulièrement esthétique et émouvant malgré une lisibilité narrative parfois non optimale et re-dirigeant la lumière sur une ère particulièrement fertile de l’existence des deux artistes.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants