Lucie Mikaélian nous ouvre les pages du journal intime qu’elle tenait à quatorze ans. Il en résulte une BD hybride, intense et passionnante.
À quatorze ans, Lucie Mikaélian avait une idée en tête : faire l’amour et perdre sa virginité. Si cela ne l’empêchait guère de continuer à être une élève brillante, cela dictait un bon nombre de ses intérêts et comportements. Si elle gardait cette obsession principalement pour elle, elle en notait les différentes expressions au sein d’un journal intime.
Mes quatorze ans, Enquête sur ma découverte de la sexualité © Gallimard, 2023
L'ado et l'adulte qu'elle est devenue
Au départ, il y a le journal intime de Lucie Mikaélian duquel elle tire, avec Jeanne Boëzec, un podcast. Les auteures restent manifestement fidèles à l’adolescente qu’était Lucie et à ses écrits d’alors, offrant une plongée intense dans sa vie quotidienne. La vivacité de l’obsession, comme la crudité de ses propos, sont exposéssans fard, aucun filtre ne paraissant avoir été ajouté a posteriori. La démarche, impressionnante, est également passionnante. Il en va de même de la confrontation de l’ado avec l’adulte qu’elle est devenue : Lucie Mikaélian, désormais trentenaire, commente ses pensées et actions de l’époque, les mettant en perspective au regard, notamment, des injonctions sociales. Mise en page, dialogues et dessins, vifs et judicieux, contribuent pleinement à faire de cette bande dessinée un ouvrage indispensable.
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