Gâteau de Lune

Théâtral, touchant et éducatif : Gâteau de Lune emprunte à la culture chinoise un de ses beaux contes pour nous livrer une fresque tout en poésie et en finesse.

Gâteau de Lune est une comptine issue de la culture chinoise. Elle nous entraîne dans un univers où spiritisme et mysticisme règnent en maîtres. Tout commence par une histoire d'amour impossible, sorte de parabole shakespearienne, entre un homme et une princesse du ciel. De cet union naîtra un enfant, avant que la princesse soit rappelée par les autorités célestes. L'enfant devenu grand aura à cœur de retrouver sa mère pour passer avec elle un court instant à cuisiner des gâteaux de lune. Ils seront à nouveau séparés, mais même les divinités ne peuvent s’opposer à la ténacité de l'amour d'une mère à son enfant et lui accorderont le droit de le voir, une fois par an.

Ce conte aborde la séparation mais aussi la quête identitaire ou la bêtise du sacré que l'amour transgresse (le père de la princesse finira par céder et aidera même sa fille)... Le récit trouve son ressort dans la tradition populaire qui consiste en Chine à partager chaque année, en automne, ces fameux gâteaux.

Le dessin de cet album jeunesse offre un univers sombre aux couleurs chaudes. Le trait épais fige les représentations, un peu à la manière d'une fresque suspendue dans le temps. Une forme qui manque hélas un peu de détails peaufinés et d'arrières plans majestueux qui éblouiraient les petits lecteurs.

Avec Gâteau de Lune, Jiang Hong Chen nous livre une belle fable truffée d'humanité, qui aurait mérité un dessin plus éblouissant.