Home Sweet Home

Un marin rentre chez lui après des années d’absence. Il retrouve son village étrangement calme, écrasé par la silhouette menaçante d’une éolienne à l’arrêt. Le cauchemar peut commencer pour ce vieux briscard borgne qui voulait seulement rejoindre son Home Sweet Home... Ce petit album étonnamment sombre au dessin tout en gros nez emportera l’adhésion des amoureux d’ambiances inquiétantes.

François était soulagé de rentrer chez lui pour y retrouver sa vieille mère. Au lieu d’une bourgade tranquille entre son cimetière et son bar, le marin retrouve un village déserté où seuls les malvoyants ont gardé la raison. Tous les autres se retrouvent obnubilés par une sorte d’éolienne immobile, qui les mue en meute sanguinaire dès qu'ils croisent ceux qui ne la suivent pas...

Si son dessin semble tout droit sorti d’une BD d’humour, le scénario de Goma penche clairement du côté de l’épouvante. Dans un univers hors du temps et mystérieux, il arrive à poser une ambiance assez inquiétante, qui rappelle notamment le glaçant Les Dormants. Découvrant la folie collective en même temps que son personnage principal, le lecteur se fera aisément balader de découverte en danger. Mais entre le phare inquiétant et l’hypnotique éolienne, les habitués du fantastique navigueront en terrain connu, sans y déceler trop d’originalité.

Le dessin caricatural, inhabituel pour ce type de récit, donne à cet album une saveur particulière : il sait faire transparaître les moments de tension et désamorce les moments de violence à la fois. Tout en noir et blanc avec une mise en page très aérée qui éclate les pages, le graphisme de Goma fait de ce petit format une BD atypique, qui a son charme malgré quelques poncifs...

Adeptes du fantastique ou des récits étranges, Home Sweet Home vous ouvre ses pages pour un moment de frisson pas désagréable.