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Sixtine, sacrée pirate de 14 ans

Sixtine a 14 ans et des amis pirates qu’elle est la seule à voir. Comme on a adoré le premier tome des aventures de cette collégienne hors norme, on a interviewé Frédéric Maupomé, son scénariste et Aude Soleilhac, sa dessinatrice, tous deux surmotivés à l’idée de parler piraterie !

Entre pirates et Inspecteur Gadget

Comment est née la série Sixtine ?

Frédéric Maupomé : J’ai mis près de deux ans à écrire Sixtine ! Le projet est né de dessins que Cécile Brosseau a faits, qui représentaient une petite fille accompagnée de pirates. Je voulais écrire quelque chose de léger, avec une héroïne qui serait un croisement entre Sophie et Fido de l’Inspecteur Gadget : dynamique et maline face à des méchants crétins.

Quand je travaille, je mets longtemps avant d’écrire le scénario : j’écris plein de choses à côté mais je mets longtemps à le démarrer. Ce que j’ai fait pour Sixtine lors d’un trajet d’avion entre Toulouse et Paris. A l’atterrissage, le père de mon héroïne est mort, sa mère ne s’en est pas remise, la gamine veut connaître son passé mais sa mère veut rien lui dire... C’était très loin de mon idée « Inspecteur Gadget avec des pirates » mais j’ai tout de même creusé.

Et bien avant que j’ai ce scénario, Dawid, avec qui je travaille sur les Supers m’a dit « il faut absolument que tu travailles avec Aude Soleilhac. »

Aude Soleilhac : [Rires]

Frédéric Maupomé : Je lui ai répondu « je n’ai pas de projets et en plus je la connais pas ». J’adore ce qu’elle dessine mais je ne savais pas comment l’aborder. Finalement avec Cécile, ça n’a pas fonctionné donc j’ai parlé d’Aude à mon éditeur, qui avait aussi pensé à elle ! Donc là plus moyen de reculer : j’ai appelé Aude...

Aude Soleilhac : Il était très poli, je me souviens ! [rires]

Frédéric Maupomé : Je lui ai envoyé le projet dans la foulée et le lendemain, Aude m’a rappelé pour me dire « C’est super, on le fait ! »

Aude Soleilhac : Comme j’ai vu l’histoire se dérouler devant mes yeux en la lisant, c’était gagné ! Je n’ai pas hésité une seconde.

D’ailleurs, Aude, on retrouve dans votre trait sur cet album, un parallèle avec celui de Dawid...

Aude Soleilhac : Sixtine est ma première aventure contemporaine. Je rêvais de faire une BD comme ça. J’en ai profité pour reprendre les lavis pour le dessin, technique dans laquelle Dawid excelle. Et quand je l’ai rencontré, j’ai vu comment il a su se libérer des contraintes du dessin, d’être dans le ressenti, ça m’a inspirée ! Bon j’espère que j’ai quand même gardé ma patte !

« Sixtine n’ est pas Sigourney Weaver qui a 14 ans… »

De quoi vous êtes-vous inspirés pour ces trois pirates ?

Aude Soleilhac : Pour le Captain Archembeau, il vient d’une histoire de pirates de l’espace que j’avais créée plus jeune. Le chef de la bande s’appelait Capitaine Bisquerage et était un peu hargneux avec un chapeau très grand pour compenser sa petite taille, comme le Captain Archembeau ! Pour Igor et Tranche-Trogne, ils sont plutôt un couple à la Laurel et Hardi plus qu’inspirés de pirates... Ce qui est dû aux personnalités que Fred leur a données !

Frédéric Maupomé : Ces trois pirates ne sont pas liés à la réalité de la piraterie ou à une inspiration particulière, ils sont taillés pour une histoire jeunesse. En fait, ils sont sympathiques et un peu bêtes !

L’héroïne, Sixtine a 14 ans, plutôt atypique pour une œuvre jeunesse...

Frédéric Maupomé : Sixtine, comme Supers, est avant tout une œuvre tout public : on a plein de lecteurs très jeunes mais aussi ados et adultes. Sixtine est un peu plus âgée que les personnages de Supers pour éviter de me répéter entre les deux séries mais aussi pour lui donner une plus grande autonomie tout en ayant « une vie de famille normale ».

Les Supers sont autonomes parce qu’ils vivent tous seuls, alors qu’il fallait que Sixtine vive avec sa mère et soit en même temps assez grande pour pouvoir sortir, etc. J’ai beaucoup réfléchi à son âge et il me semblait que les questions qu’elle se pose sur son identité sont plus prégnantes à ce moment de la vie. Mais peut-être que je me plante...

Aude Soleilhac : Graphiquement, il y a eu très peu de versions de Sixtine. C’est comme si le personnage principal d’Histoire de poireaux avait évolué en Sixtine, dans laquelle je peux mettre plus de choses personnelles. Elle n’est pas le type de filles girly qu’on peut voir dans pas mal d’histoires avec des héroïnes de cet âge. Je voulais un personnage brut, qui fait ce qu’elle a à faire. Sixtine a un esprit pratique : elle fait des choses pirates donc elle doit porter des fringues pratiques. Elle est unique et sa personnalité est plus forte que ses habits !

Frédéric Maupomé : Quand Aude a envoyé les premières recherches, Sixtine a été une évidence parce qu’elle n’en a pas fait une gamine parfaite. Il y a beaucoup d’héroïnes parfaites qui existent déjà : jolies, très intelligentes, très bien habillées, très gentilles, elles ont aucun défaut ! Sixtine n’est pas comme ça : elle est nulle à l’école et s’en fout, fait faire ses devoirs à ses copains et est très fonceuse mais elle a aussi des qualités. Du coup, le dessin du personnage fonctionne dans ce sens : ce n’est pas Sigourney Weaver qui a 14 ans...

Ses aventures seront une trilogie ?

Frédéric Maupomé : Je ne sais pas encore si l’histoire fera 3 ou 4 tomes, mais je sais déjà la fin... Les deux dernières scènes sont écrites et dialoguées.

Aude Soleilhac : J’ai lu la fin mais j’aimerais me relaisser surprendre...

Frédéric Maupomé : Tu as oublié, avoue ! [Rires]

Aude Soleilhac : Non, je sais ce que j’ai à dessiner mais ça ne m’enchante pas vraiment...

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