La routine d'Albert est perturbée quand il découvre que l’assassinat d'un leader d'un parti d'extrême droite est maquillé en accident de la route. Déjà, il admire le parti et ses leaders mais en plus, il sait qui sont les assassins. Ce passionnant récit se noue autour de sa réaction.
La Gloire d'Albert ouvre la trilogie Un Monde si tranquille en abordant la vie politique locale et certaines de ses déviances. L’homme simple qu’est Albert travaille dur mais parvient à subvenir aux besoins de sa femme et ses deux enfants. Admirateur sans failles de deux grands dirigeants d'un parti d’extrême droite, il joue même un petit rôle dans le spectacle son et lumière du parti. Mais sa vie bien réglée est chamboulée lorsqu'il assiste à un meurtre maquillé en accident de la route. Après quelques hésitations, Albert se décide : il va agir.
Albert, au centre de l’intrigue, raconte au lecteur sa propre histoire. Grâce à son point de vue, le lecteur est plongé dans les événements. Le sort de ce père de famille lié, malgré lui, aux pires manipulations politiques tient solidement en haleine. Malgré ses convictions politiques, Albert est très vite particulièrement attachant.
Autour de ce personnage, Etienne Davodeau place d’autres protagonistes tout aussi saisissants. Les deux assassins offrent de nombreux dialogues cocasses puisque l'un semble regretter d'avoir été payé pour son crime, qu'il juge utile, tandis que l'autre revendique pleinement son côté mercenaire.
Le trait aux couleurs froides, efficace, efface un peu le décor pour le faire ressortir à certain moments avec une touche très réaliste. Les visages, très expressifs, participent pleinement aux émotions transmises par l'histoire. Cette histoire pleine d’émotions prouve, s’il est encore nécessaire, de la facilité d’Etienne Davodeau à créer des histoires poignantes.