Ce Grand Bourgogne oublié est un peu l’histoire de tous les vignerons qui ont l’amour de leur métier et n’ambitionnent qu’une chose : créer le meilleur vin. Manu, homme attachant de la vigne, prolonge l’émotion d’une dégustation dans une quête d’identité. Une BD qui reste longtemps en bouche.
Un jeune vigneron vigoureux et épicurien est amoureux de son terroir et de sa région magique : la Bourgogne. L’obsession de Manu, comme l’était celle de son père et qui hante les jours et les nuits de nombreux vignerons, est de construire un grand vin. De préférence le meilleur de la Terre. Un de ses amis découvre un bouquet de vieilles bouteilles dans la cave de la maison qu’il vient d’acheter. Le manque de références les rend difficiles à identifier. L’une d’entre elles date de 1959.
Les deux copains dégustent. Une émotion extraordinaire inonde Manu : il veut identifier cette pépite et tenter de la faire renaître à Mollepierre, le domaine qu’il loue et rêve d’acquérir. Mais c’est sans compter la malveillance d’un voisin malintentionné. Une quête identitaire débute.
Le choix du noir et blanc et l’usage du rouge pour donner vie au petit bleu est gouleyant et fleuri. Un véritable accord mets-vins. Des jeux d’ombre dignes d’un polar, des déclinaisons de gris qui donnent d’autant plus de puissance à l’univers vinicole, aux dégustations entre connaisseurs mieux éclairés qu’un vieux chai : graphiquement, tout est présent.
Cette fiction appuyée sur des faits réels a de la robe. De la cuisse, aussi. Personnages attachants, décor planté comme un cep de vigne et mystère des clos et climats bourguignons font couler cet album aussi sûrement qu’un Vosne-Romanée ou qu’un Nuits-Saint-Georges de première frappe. Cette BD a du retour. Le petit Jésus en culotte de velours.