Sang Royal - T3 : Des loups et des rois

Alors que la paix entre les deux royaumes ennemis était enfin scellée par un mariage, voici que les fiancés refusent l’alliance. La liberté des enfants contre le devoir des parents, tous les éléments sont en place pour une tragédie élisabéthaine grandiose.

Alors qu’Alvar pensait avoir enfin assuré la pérennité de son trône en garantissant la paix et le règne de son fils, celui-ci remet tout en question. Surgit alors un autre héritier, fils de la reine défunte, élevé par les loups. Lentement, les différents personnages vont faire des choix qui les pousseront vers un avenir d’ores et déjà bouché…

Ce troisième tome creuse encore plus la veine de la tragédie, ouverte dans les premiers albums. La volonté des uns d’être maîtres de leur vie se heurte à l’aspiration d’éternité des autres dévoilant la trahison, l’orgueil et l’animalité de l’Homme. Le scénario d’Alexandro Jodorowsky est très bien orchestré. Sa toile se resserre toujours plus pour jusqu’à enfermer définitivement les protagonistes dans une voie qui semble funeste.

Seul bémol à cette intensité de l’intrigue jusque là sans faute : la transformation en loup-garou d’un des protagonistes, finalement plus regrettable que surprenante. La force mentale que l’on devine dans son regard, sa bestialité et sa sensualité féroce sont si bien retranscrites dans le dessin, qu’elles suffisaient à en faire un héros capable de tout sans le moindre pouvoir surnaturel.

Le travail de Liu Dongzi est simplement magnifique. Il est à la frontière du dessin, de la photographie et de la peinture. Son dessin et sa couleur nous transporte littéralement dans l’histoire, pour nous faire ressentir l’atmosphère oppressante de cette tragédie.

Ce troisième tome pose une nouvelle étape dans le chemin qui conduit une lignée maudite vers son destin...