Dans une société débarrassée d'Internet et où le respect de la vie privée est devenu prioritaire, un détective privé va découvrir l'existence d'un réseau révolutionnaire nostalgique de la vie en ligne. Brian K. Vaughan prouve encore une fois qu'il excelle dans les récits de science-fiction en livrant un comics hors-normes.
Après l'explosion du « cloud », la divulgation des données personnelles a provoqué un raz-de-marée. Désormais, Internet n'est plus et les gens arborent plusieurs identités dans la vraie vie, comme ils le faisaient autrefois en ligne. L'information et le droit à la vie privée sont devenus primordiaux, et la presse et les bibliothécaires les garants du respect de la loi. P.I. lui est un paparazzi, un privé qui déterre illégalement les secrets. Mais lorsqu'une de ses clientes est retrouvée morte, il s'engage dans une enquête qui pourrait bien lui coûter la vie.
Y le dernier homme, Saga, Paper Girls... Brian K. Vaughan enchaîne les récompenses, dont un Eisner de la meilleure série en ligne pour The Private Eye. En effet, lui et Marcos Martin ont créé une plate-forme de comics en ligne, Panel syndicate, sur laquelle a été lancée cette série, avec le pari de laisser le choix du prix aux lecteurs. Elle a désormais droit à une belle édition papier dans un format à l'italienne qui rend hommage aux graphismes de Martin.
L'univers futuriste a été réfléchi dans les moindres détails, de l'architecture aux personnages, dont la multiplicité des identités a dû donner lieu à un travail de titan. Le résultat est dense, énergique et coloré. Le ton évite le piège du manichéisme, l'intrigue prend le temps d'être développée, avec de nombreuses références à la pop culture et, cerise sur le réseau, des personnages diversifiés et attachants.
Sur le fond comme sur la forme, The Private Eye est une réussite à ne pas manquer.
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