La narration de l’Oracle continue et arrête son oeil sur un artiste de génie contrarié, devenu malgré lui le plus petit roi de Grèce. Cette parenthèse artistique détone dans la sanglante série Oracle, mais ce troisième tome demeure assez mou en rythme et assez tiède en qualité graphique.
Après une pythie violée et un prince bâtard, la série Oracle aborde le destin d’un scultpeur de génie, Léandre, que la fatalité assied sur le trône du plus petit royaume de Grèce. Ce petit roi se révolte face à la dictature d’Athènes qui envoie ses hommes à la guerre pour des motifs économiques. Il ne lui reste plus qu’à convaincre Zeus lui-même de lui accorder sa protection en réalisant une scultpure si belle qu’elle en émouvra jusqu’au roi de l’Olympe.
Après le viol et le massacre, il est osé de la part de Nicolas Jarry d’aborder la crise existentielle d’un artiste contrarié. Délaisser le burin au profit de la couronne ne sied guère à cet artiste qui s’en va défier Zeus lui-même pour réparer le tort que l’Art a subi. Si l’idée de départ est bonne, la quête d’un artiste pour trouver l’inspiration ne fournit pas une intrigue suffisamment passionnante pour dynamiser le rythme de tout ce tome.
Côté dessin, Gwendal Lemercier, accompagné d’Olivier Héban à la couleur, réalise de véritables prouesses quand il s’agit de dépeindre des paysages antiques. Ses vues d’Athènes sont sublimes et sa planche sur l’Olympe est tout simplement un chef d’oeuvre comme Léandre rêve d’en accomplir. Cependant, ce beau cadre ne cache pas les traits trop lisses des personnages qui donne à ce tome une teinte finalement assez conventionnelle.
Le Petit Roi est un beau défi. Si le fond artistique et existentiel est intéressant, la réalisation du scénario et le rendu graphique de l’ensemble du tome n’en font pas une oeuvre très mémorable.
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