Lisbeth Salander et Michael Blomkvist font à nouveau parler d’eux et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils dérangent. Sylvain Runberg et Belén Ortega prennent la suite de la très célèbre série Millenium pour une version très actuelle mais toujours aussi haletante.
Blomkvist est toujours à la tête du magazine Millenium avec dans son viseur un homme politique d’extrême-droite au passé plus que douteux. Lisbeth, qui avait disparue de la circulation, fait désormais partie d’un groupe de hackers tentant de détourner des informations des services secrets suédois. Lorsque son amie Trinity se fait enlever, Lisbeth n’a d’autre choix que de se tourner à nouveau vers le journaliste, seul capable d’obtenir des informations sur les ravisseurs.
Sylvain Runberg reprend le flambeau de la série créée par Stieg Larsson sans omettre de reprendre les thèmes de prédilection de l’écrivain. La montée de l’extrême-droite dans le paysage politique actuel tout comme les informations compromettantes révélées au grand jour inscrivent cet album dans notre société qui a bien du mal à décerner le vrai du faux.
Dans ce premier volet, l’auteur tisse doucement la toile d’une intrigue qui semble devenir de plus en plus complexe. Les destins des deux protagonistes, tous deux plongés dans des affaires d’une importance capitale, se rapprochent irrémédiablement d’un danger imperceptible. Le découpage donne à l’histoire un rythme soutenu, maintenant le suspense jusqu’à la dernière planche qui présage d’un deuxième tome mouvementé.
Le dessin de Belén Ortega a su trouver sa place, s’inscrivant parfaitement dans la société dépeinte dans ce nouveau triptyque. L’atmosphère et les couleurs sombres, à l’instar de la couverture de l’album, apportent intensité et puissance narrative aux nombreux passages de l’intrigue où la tension est à son comble.
Le duo Runberg-Ortega semble donc bien parti pour offrir une histoire digne d’un récit du très talentueux Stieg Larsson. Suite au prochain épisode.