Les Cinq de Cambridge est une bande dessinée d’espionnage construite autour de faits réels. Cinq étudiants brillants de Cambridge choisissent d’embrasser l’idéal communiste en devenant espions pour le compte de l’U.R.S.S.. Le premier tome de leur histoire, un peu poussif, fait davantage penser à un tome d’introduction.
Cette série se concentre sur l’histoire vraie d’un groupe d’espions issus de l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, qui œuvra dans l’ombre pendant plus de 30 ans pour le compte de l’Union soviétique. Le scénario évoque la genèse de l’engagement de ces étudiants qui trahirent leur pays non par appât du gain mais par pur idéal communiste. Le tout alors qu’ils bénéficiaient pourtant de tous les avantages de leur classe privilégiée.
L’intrigue s’attache à suivre tour à tour chacun des cinq protagonistes. Elle se révèle donc rapidement complexe, avec ses nombreux allers et retours temporels. Le souci de coller à la réalité est certes louable mais nuit beaucoup à la clarté de l’histoire, très touffue. Pour autant, les auteurs esquissent avec brio l’ambiance de l’époque, les frasques de cette jeunesse dorée, l’homosexualité de certains des protagonistes et la prise de conscience politique des injustices de la société britannique.
Le rythme très lent est celui d’une longue introduction pour poser les personnages : il faut finalement attendre la dernière page de l’album pour voir un peu d’action. Le dessin à la ligne claire solide et classique donne toute sa place à la documentation très approfondie. Les belles couleurs sépia servent parfaitement le scénario. Seul petit bémol, certains des héros se ressemblent beaucoup et seule une mèche de cheveux permet parfois de les distinguer, ce qui ne facilite pas la compréhension de l’histoire.
Ce premier tome campe les protagonistes de l’une des plus fantastiques histoires d’espionnage du XXe siècle. Si le décor est posé, nous espérons que l’intrigue s’emballera dans le deuxième tome car ce premier opus nous laisse un peu sur notre faim.