Adieux clôt une série, Le Train des Orphelins, qui avait largement enthousiasmé par son originalité et sa qualité. Depuis quelques tomes, l’intérêt est retombé et l’histoire semble tourner en rond en dépit de quelques moments d’émotion.
Dans le passé, Lisa, affranchie des hommes et de leur domination, a repris une certaine forme de pouvoir et poursuit son combat afin de scolariser les enfants. Le petit Joey continue de la suivre et la couve d’un amour envahissant. Il ne cesse de repousser tout amoureux potentiel, pour lesquels Lisa ne semble, de toute façon, pas prête à sacrifier sa liberté. Parallèlement, le Joey du présent va à la rencontre de la petite Louisa et prendra une décision, en souvenir de Lisa, qui donnera enfin du sens à sa vie.
En dépit d’un thème original et d’un contexte historique fort, l’intrigue, qui s’étire et s’étire entre passé et présent, finit par ennuyer. Les personnages se perdent, virant parfois au ridicule, accompagnés des émotions provoqués par la lecture des premiers tomes. C’est d’autant plus décevant que la série avait réellement de quoi passionner à son début. Quel dommage de n’avoir pas su l’arrêter proprement.
Le trait semi-réaliste est toujours très maîtrisé, personnel et agréable. Le Joey adulte, notamment, continue de toucher par la gestuelle lente et avachie, d’un homme qui n’a plus grand chose à attendre de la vie et contraste avec le dynamisme insufflé dans les mouvements du Joey jeune.
Ce huitième tome a le mérite de conclure un cycle sans laisser de questions en suspens. Il déçoit cependant par la maladresse d’un propos qui était pourtant fort à la base.