Le roi Charles X fait adopter une loi pour indemniser les nobles privés de leur bien pendant la Révolution. Charlotte, ruinée, y voit une chance de rebondir : elle va rapidement réclamer son dû. Mais les choses ne vont pas se terminer comme elle l’avait imaginé, dans cette belle histoire de haine comme seule les familles peuvent les créer.
Nous avions laissé Charlotte dans une bien mauvaise passe à la fin du premier tome où elle affrontait les Rothschild. Maintenant la lutte va opposer Charlotte à une personne bien plus proche d’elle. La construction des chemins de fer français en cette première moitié du XIXème siècle va servir de toile de fond au duel sourd et violent entre les personnages.
Avec cette modernisation des transports qui a fait la France que nous connaissons, nous redécouvrons que tout est affaire d’influence, de corruption, de pouvoir sur les autres. Les méthodes ont peut-être changé, les outils aussi mais le besoin d’influence est resté le même. Le récit exploite parfaitement l’ambiance historique tant du point de vue politique que géographique avec la mise en avant du début de l’expansion coloniale. Et au centre de l’intrigue, la haine continue d’être le moteur efficace et haletant de ce second tome.
Le dessin semi-réaliste sert toujours aussi bien le récit. La maitrise des décors ainsi que des ambiances est particulièrement frappante. Le vieillissement des personnages, partie particulièrement difficile si l’on ne veut pas tomber dans la caricature, remporte l’adhésion au premier coup d’œil.
Ce premier cycle se termine sur un excellent chapitre, qui prouve que la haine ne sert finalement qu’à se détruire soi-même. Vivement la suite !