Affaibli par une rivalité fratricide entre les deux princes héritiers mais aussi menacé par les Celtes et le retour des Centaures, le Royaume d’Astavik va devoir relever bien des défis ou disparaître. Un souffle épique s’empare de cet album et nous emporte jusqu’aux portes des Royaumes du Nord.
Le scénario mélange avec brio les mythologies grecque, nordique, voire juive avec l’air de Golem qu’ont les Berzerkers. Cet opus nous entraine avec un rythme diabolique jusqu’au bout de l’Enfer dans les entrailles d’une légende nordique tout en violence. La surprise, peut-être décevante pour certains, vient des Centaures qui se montrent particulièrement magnanimes, pleins d’humanité… Peut-être l’auteur a-t-il voulu nous faire passer un message subliminal sur la nature de l’Homme ?
La multiplicité des dangers que ce royaume agonisant doit affronter nous rappelle les dures réalités de la vie : tout ce qui nait doit mourir un jour. Il en va ainsi des Hommes comme des civilisations. Et quand la puissance s’effondre, tous se ruent sur ses miettes pour se les arracher…
Dans cette atmosphère de fin de règne, les dessins de Juhzen nous giflent avec force. La charge émotionnelle des couleurs et des mouvements est intense pour notre plus grand bonheur. Dans les sublimes décors scandinaves, nous vibrons tour à tour sous la noblesse des personnages, les coups, la colère et l’amour.
Sylvain Runberg et Juzhen ont mené de main de maître la fin magistrale de cette superbe trilogie.