Contraint de quitter Venise après avoir tué lors d’un duel le marquis de San Vere, son ennemi juré, Giacomo C. revient après cinq années d’exil. Mais les rancœurs de certains à son égard sont loin de s’être éteintes. Après douze années d’absence dans les librairies, Jean Dufaux retrouve Griffo, son vieux complice avec ce Retour à Venise pour le moins inattendu.
En effet, La chanson des guenilles, quinzième tome de cette série semblait mettre un terme aux aventures du célèbre aventurier, coureur de jupons invétéré. Bizarre de renuméroter en premier tome cette nouvelle histoire tant elle se raccorde au tome précédent.
Mandaté par le commandant en chef des forces navales de Venise, Giacomo C. est chargé de démasquer un espion à la solde d’un sultan turc. À peine débarqué de son bateau, il se heurte au nouveau chef de la police, tout aussi déterminé à l’anéantir que son prédécesseur, San Vere. Mais en échange d’une forte somme d’argent, Giacomo C. obtient l’autorisation de mener sa mission à sa guise.
On retrouve donc dans ce nouvel épisode tous les ingrédients qui avaient contribué au succès de la série et, assurément, Giacomo, certes un peu plus vieux maintenant, sait toujours user de son charme avec la gente féminine. Son fidèle complice, l’hirsute Parmeno, se remet illico à son service.
Réputé pour ne jamais avoir mis les pieds à Venise durant la réalisation des quinze premiers tomes, Griffo n’a jamais cessé, tel l’illustre Canaletto, de nous rendre Venise aussi crédible que s’il vivait sur place. Il retrouve ici les traits de ses personnages comme s’il n’avait jamais cessé de les animer, son trait oscillant toujours entre un dessin réaliste et la franche caricature.
Pas sûr cependant que le plaisir du binôme de retravailler ensemble sera partagé avec la plupart des lecteurs, tant ce retour n’apporte rien de plus à l’édifice de la série. Wait and see comme on dit...