La collection Black Museum chez Ki-oon revient avec une nouvelle légende anglaise passionnante. Un fantôme érudit et une jeune fille désespérée vont nouer une relation bien singulière qui les emmènera jusqu’au front de la Guerre de Crimée. Premier tome réussi pour Kazuhiro Fujita.
Le théâtre de Drury Lane est hanté par un fantôme élégant connu sous le nom de Grey. Celui-ci ne se montre que pendant les représentations de très bonne qualité qui transcendent les spectateurs. C’est en effet le seul moyen de faire taire les monstres intérieurs de ceux-ci, créés par la haine et les mauvais sentiments de chacun.
Un soir, il est visité par une jeune fille, torturée par le gigantesque esprit qu’elle porte en elle. Seule humaine à voir les ectoplasmes malveillants des autres, elle demande à Grey de lui ôter la vie. Une bien étrange requête qui va piquer la curiosité du fantôme et l’amener à proposer un marché à cette Florence Nightingale.
Dense et foisonnant, le récit s’installe en douceur et gagne en intensité au fil de 308 pages. La narration initiale présente des personnages complexes et se resserre progressivement autour d'événements concrets. Inspirés par la vie de la célèbre soignante Florence Nightingale, ils retracent l'émergence des soins infirmiers au XIXe siècle. Les deux héros sont aussi opposés que complémentaires, donnant un rythme cadencé et agréable à l’ensemble.
Le style inimitable de Kazuhiro Fujita sied efficacement au sujet de l’histoire. La force du trait, les points de vue variés et les nuances appuyées approfondissent l’image. Les regards intenses et l’alternance des plans appuient une atmosphère mystérieuse et enveloppante. L’opposition des deux personnages principaux s’illustre aussi dans leur morphologie et renforce la cohérence de leurs échanges et de leur dualité.
Black Museum frappe donc juste avec son nouveau titre et nous fait attendre la suite avec impatience !