Le crime organisé ne perd pas de temps pour reprendre dare-dare du service après la Seconde Guerre mondiale. Le banditisme a un nom, Pierre Loutrel, plus connu par la pègre et les flics sous le nom de Pierrot Le Fou. Avec ses comparses, il multiplie les braquages spectaculaires dans cette histoire divertissante au dessin très classique.
Paris, 1946. Les Boches ont libéré les prisonniers, redonnant leur liberté aux caïds d'avant-guerre. Pierrot le fou imprime sa marque. Les braquages donnent le tournis aux flics. Parviendront-ils à arrêter cette bande de marlous ? Pas si sûr. Car pour ceux qui n'ont rien à perdre, c'est à la vie, à la mort.
Ce n'est pas le scénario du siècle : Rodolphe est capable de bien mieux, comme il l'a encore récemment montré avec TER et Dickens & Dickens. Non pas que son histoire ne soit pas intéressante, mais elle ne fait pas preuve d'une grande originalité. Le milieu des bandits d'après-guerre ne nous est pas inconnu. Heureusement les expressions et le style de ces voyous à grande classe s’avère toujours séduisant et permet d'installer un polar qui tient quand même bien la route.
On retrouve le dessinateur de J'ai tué... John Lennon. Il livre ici un graphisme on ne peut plus classique, vu et revu dans ce genre de polar « à l'ancienne ». S'il ne fait pas dans la nouveauté et la recherche picturale, ce style très courant présente au moins un avantage : il a fait ses preuves au fil du temps.
La ligne est claire, le décor planté, ne reste plus qu'à faire évoluer les personnages. Ce que Rodolphe s'emploie à faire avec efficacité. Le lecteur suit Pierrot le fou et sa bande dans une ambiance entre Tardi et Nuit noire sur Brest. Intéressant à lire, même si ce n'est pas une série indispensable.