La Bande à Bonnot

Jules Bonnot est l'un des plus grands gangsters que la France ait connu. Son parcours de criminel à couper le souffle valait bien une bonne BD. Le scénario à six mains et le dessin de très haut vol d'Attila Futaki contribuent à faire perdurer cette légende du Paris de la Belle Epoque. Redoutable.

La France a connu de nombreux gangsters. Mais peu de noms restent : Albert Spaggiari, Jacques Mesrine et... Jules Bonnot. Au début du XIXe siècle, entouré de sa célèbre bande, c'est sous la bannière anarchiste que Jules et ses hommes orchestrèrent leurs plus gros coups dans le Paris de la Belle Epoque. Braquages, attaques, vols et cambriolages en tous genres : rien ne semblait pouvoir arrêter ce frénétique du crime, gonflé par une sacrée dose de rébellion. Rien, si ce n'est le destin.

Il fallait bien trois têtes éclairées et les six habiles mains qui vont avec pour oser s'attaquer à ce monument du crime. Jean-David Morvan, Stefan Vogel et Laura Pierce relèvent le défi avec un certain panache. Et ce qu'il faut de malice et d'amour pour faire avancer Jules. Un récit remarquable.

La mise en image de cette narration hors pair revient à Attila Futaki. Ce roman graphique est construit sur le personnage légendaire, avec ce qu'il faut de distance pour en faire une bande dessinée inoubliable. Son trait est explosif. Les mouvements de ses personnages d'un rare réalisme. Les couleurs décrivent à merveille les ambiances et moments de tension.

Les illégalistes ne comptent pas se laisser manipuler par les puissants et les nantis du Beau Paris. Ils sèment la terreur, enchaînent crimes politiques et braquages, dont le premier en voiture de l'histoire. Impressionnant. La Bande à Bonnot était jusque-là un mythe. Cette BD qui lui est dédiée mérite elle aussi de devenir légendaire.