La guerre fait rage en Espagne. Lola doit survivre sans ses parents. Seule, elle continue d'avancer. Un scénario de bon niveau, servi par un dessin plein d'humanité, de jeunesse mais aussi de tristesse. Il faut lire Seule pour se rappeler que les enfants ont besoin des adultes... Mais seulement quand ils leur apportent du bien.
Dans la campagne catalane, Lola, sept ans à peine, vit trois ans sans parents. D'abord avec ses grands-parents. Puis désespérant seule. Elle en a même oublié les visages de son papa et de sa maman. Ne se souviens plus du prénom de sa petite sœur, née juste avant que leurs parents soient contraints de fuir. Parviendra-t-elle à les retrouver un jour ? Leur amour restera-t-il intact ?
C'est une bien triste histoire qu'a choisi de nous conter Denis Lapière. A partir des souvenirs de Lola, le scénariste brosse le portrait d'une Espagne et d'une Catalogne désenchantées. En proie aux fusils et à la folie des hommes. Comme dans toutes les guerres. Aucun sens humain, aucune logique. Et au milieu de la boucherie, il y a cette petite fille perdue. Son instinct de survie va prendre le dessus.
Ricard Efa livre un dessin plein d'humanité là où il en manque. Ses couleurs pleines de sens donnent à son découpage graphique et à ses cases le surplus d'émotion et de tendresse qui font dévorer cette bande dessinée rythmée. Il y a de la naïveté dans son trait autant que dans la tête de Lola. Elle grandit plus vite que ne le voudrait la construction d'un enfant, et on le ressent dans chaque planche.
Seule, elle va s'en sortir. Seule encore, elle va tout faire pour retrouver père et mère. Seule toujours, elle ne baissera pas les bras. Car les enfants peuvent se montrer très obstinés pour arriver à leurs fins. Seule, c'est tout cela à la fois.