Les Noctambules, de l'autre côté du bar

Dans cette BD autobiographique au style bien personnel, Pauline Perrolet raconte, sans l’édulcorer, son expérience de barmaid et dépeint un univers particulier, celui de la nuit et de tous ses excès.

Un emploi non déclaré, mal payé, éreintant mais qui permet de boire de tout son saoul ? Parfait ! Et voilà comment Pauline se retrouve barmaid de nuit à « La Bonne Heure », un bar fort animé du centre-ville de Bruxelles. Après un temps d’adaptation aux codes de ce nouveau travail, la jeune femme trouve sa place. Toutes les nuits, elle s’agite pour servir des clients aux taux d’alcoolémie variables...

Dragueurs, bavards, agressifs ou juste complètement barrés, avec eux Pauline a rarement le temps de s’ennuyer. Heureusement, les liens se créent vite et fort au sein de ce microcosme et ses collègues deviennent sa seconde famille. Une famille rock’n’roll, avec laquelle on partage des shots de vodka à 4h du matin plutôt qu’un poulet rôti le dimanche midi. Mais deux ans d’une vie à ce rythme, ça use ! Physiquement et nerveusement épuisée, la jeune femme comprend qu’il est temps de tout quitter, pour mieux recommencer...

Ça se lit d’abord comme le récit de vie plein d’humour d’une jeune femme d’aujourd’hui, qui se retrouve derrière un bar « un peu par hasard ». Déjà remarqués dans le corrosif Je peux t’appeler Jean-Pierre et sa caricaturale galerie de femmes, le ton et le dessin de Pauline Perrolet séduisent par leur spontanéité et leur franchise. La jeune autrice a un véritable don pour croquer en deux coups de crayons une faune de personnages haut en couleurs.

Au-delà de sa valeur testimoniale, Noctambules permet de passer de l’autre côté du miroir pour découvrir le monde de la nuit. Vous l’imaginiez plein de clichés ? Pauline vous rassure : il l’est !