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Le Joueur d'échecs (Sala)

couverture de l'album Le Joueur d'échecs (Sala)

Éditeur : Casterman

Scénario : David SalaDessin : David Sala

Genres : Aventure

Public : À partir de 16 ans

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Le Joueur d'échecs (Sala)

Les premiers pas furent un fiasco, je n'arrêtais pas de m'embrouiller, cinq, dix, vingt fois, je dus reprendre le début de la partie. Mais j'avais tout mon temps... Moi, l'esclave du néant...

1941. Dans les salons feutrés d'un paquebot en route pour l'Argentine, le champion du monde d'échecs affronte lors d'une ultime partie un aristocrate viennois, dont l'incroyable maîtrise du jeu est née dans l'antre de la tyrannie.

Cette dénonciation poignante et désespérée de la barbarie nazie est le dernier texte écrit par Stefan Zweig avant son suicide.


La critique ZOO sur l'album Le Joueur d'échecs (Sala)

Fan de BD, amoureux de littérature, les deux à la fois ? Jetez-vous plus tarder sur cette somptueuse adaptation de la nouvelle de Zweig, signée David Sala.

Le narrateur de ce récit est embarqué pour une longue traversée de New York à Buenos Aires. À bord du luxueux paquebot, le champion du monde d’échecs Czentovic est également de la partie. Défié par un voyageur obstiné et fortuné, l’antipathique champion  consent à l’affronter avec quelques autres passagers. Tous sont stupéfaits lorsqu’un homme à l’allure élégante, sorti de nulle part, réussi à tenir le maître en échec.

On découvre alors l’histoire dans l’histoire, celle de cet aristocrate viennois jadis condamné à l’isolement total par les nazis, et qui, alors qu’il était sur le point de craquer, ne trouva son temporaire salut que dans un manuel d’échec volé à un officier. Avec pour seule et unique distraction ce livret reproduisant les plus grandes parties jamais réalisées, le malheureux prisonnier se mit à apprendre et bientôt à jouer contre lui-même. Jusqu’à la folie... La confrontation entre ces deux joueurs d’exception, va le ramener à ses démons.

On connaît tous cette dernière et bouleversante nouvelle de Zweig, dénonçant tristement la barbarie nazie... S’attaquer à un tel récit était un pari risqué mais brillamment relevé par David Sala qui, loin de dénaturer l’œuvre, lui fait encore gagner en intensité. Son trait fiévreux et délicat, rappelant l’univers pictural expressionniste, exprime toute la profondeur et la complexité des personnages.

La couleur, surtout, impressionne. Sala choisit la couleur directe à l’aquarelle, supprimant l’ombre au profit de l’aplat, pour un rendu vibrant et étonnamment lumineux. Comme pour contraster avec la violence et la noirceur du propos...

Il se dégage de ce superbe travail graphique une atmosphère élégante et délicieusement feutrée dans laquelle on se laisse happer, le souffle coupé. Un véritable coup de maître.

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