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Le Chien de Dieu

couverture de l'album Le Chien de Dieu

Éditeur : Futuropolis

Scénario : Jean DufauxDessin : Jacques TerpantColoriste : Jacques Terpant

Genres : Documentaire BD, Récit de vie

Public : À partir de 16 ans

Prix : 17.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Le Chien de Dieu

1960. À Meudon, dans son pavillon, Céline est au travail. Sous le regard de Toto, son perroquet, Céline est concentré sur son prochain livre, Rigodon, celui qui clôturera sa dernière trilogie. À l’étage, dans la salle de danse, Lucette fait répéter ses élèves.

Alors que le soir tombe, l’orage éclate. Le tonnerre claque comme un coup de canon. À travers la fenêtre, à la lumière de l’éclair, Céline voit la silhouette d’un cavalier, le maréchal des logis Louis-Ferdinand Destouches, du 12e Cuirassiers, qui semble l’attendre au bout du jardin.

Et Céline se replonge dans son passé : la boucherie de 14, la rencontre avec Élisabeth Craig, l’écriture du Voyage au bout de la nuit, son quotidien de médecin, les dérives de la seconde guerre, la fuite à Siegmaringen – l’objet de ce dernier livre – Rigodon. Et bien sûr, Lucette, sa compagne, présente dans les pires moments, qui fait répéter ses élèves à l’étage.


La critique ZOO sur l'album Le Chien de Dieu

Louis-Ferdinand Céline valait bien une nouvelle BD. Le docteur Destouches, auteur génial mais être aux idées atroces, est un paradoxe ambulant de la littérature française. Comment est-il possible d'écrire aussi bien quand on pense aussi mal ? Jean Dufaux livre un vibrant récit de la vie de Céline, mis en image avec justesse par Jacques Terpant.

Qui est l'étrange Docteur Louis-Ferdinand Destouches, plus connu comme écrivain sous le nom de Céline ? Un homme qui détestait les autres, aimait les femmes et dont la prose brillante fleurait l'antisémitisme et le rejet de l'autre. Céline avait ce paradoxe profond de condamner la médiocrité dont lui-même pouvait faire preuve. C'est peut-être ce qui a contribué à en faire un écrivain d'un génie total.

Jean Dufaux livre un portrait équilibré de cet auteur sulfureux. On le retrouve dans son quotidien de généraliste, à sa table de travail où ce stakhanoviste de l'écriture passe des nuits à noircir des pages blanches en jetant ses états d'âme sur le papier. Il nous révulse, mais on s'attache quand même. C'est le charme secret du créateur de Voyage au bout de la nuit. Jean Dufaux l'a clairement saisi.

Jacques Terpant fait apparaître Céline tel qu'il était. Dessin criant de réalisme. Il apparaît parfois sale, crasseux, comme certaines de ses idées. Mais la dimension graphique que lui offre ici le dessinateur, entre noir et blanc et sépia qui sient parfaitement à l'époque, apporte une touche de génie supplémentaire à la crapule antisémite, un supplément d'âme à un homme qui apparaît parfois sans cœur. Réussi.

Céline n'était pas un cadeau pour son entourage. Il donna bien du fil à retordre à son éditeur Gallimard et, de façon plus générale, à ceux qui le fréquentaient. On ressent cela et plus encore dans ce très bel album. Un juste complément aux livres de l'auteur illustrés en grands format par Tardi. Pour que vive le Docteur Destouches.


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