Mes petites roues

Grande vedette de l’illustration jeunesse, Sébastien Pelon a eu carte blanche pour réaliser Mes petites roues. Réalisant à la fois le scénario et le dessin, il démontre une nouvelle fois son talent graphique.

Un petit garçon s’ennuie. Sa mère l’envoie faire du vélo dehors. Il rencontre une étrange créature, une espèce de yéti blanc coiffé d’un bonnet rose, juché sur un vélo minuscule. Les deux compagnons partent à l’aventure. Bien vite, la grande créature blanche et velue mange les petites roues du biclou du petit garçon qui se retrouve alors avec un vélo de grand. Plus libre de ses mouvements, il peut désormais pédaler à toute vitesse même si cette nouvelle liberté augmente aussi les risques de chutes...

Le scénario de cette histoire s’appuie sur le ressort assez classique de l’ami imaginaire qui vous aide à passer une étape difficile de la vie, comme s’affranchir des petites roues. On peut cependant regretter la prévisibilité de l’intrigue et son côté un peu didactique. La construction curieuse du récit alterne de grandes doubles-pages avec des planches proches de la bande dessinée sans que cela enrichisse le rythme de l’histoire. En outre, les textes tombent parfois à plat et n’enrichissent pas toujours l’image.

Heureusement le dessin, très doux et épuré, de Sébastien Pelon apporte beaucoup de tendresse à l’histoire. Si les deux héros de l’histoire sont réussis et très attachants, l’auteur révèle tout son talent dans les paysages avec ses magnifiques doubles-pages. Les couleurs et leurs contrastes s’avèrent absolument superbes.

Vraie réussite graphique, cet album pèche un peu par son histoire pas tout à fait à la hauteur du dessin. Il en résulte une histoire classique agréable qui ne rend pas justice au talent graphique de l’auteur.