Le grand entrepôt des albums imaginaires a brûlé et n’en reste que les couvertures de bandes dessinées qui ne verront jamais la lumière d’une librairie. Féru d’absurde et d’expérimentation, Marc-Antoine Mathieu n’écrit pas un mais plusieurs récits dans son Livre des Livres. Empli de références littéraires, ce tome se veut artistique et philosophique, devenant un exercice de style pas vraiment transcendant.
Et si une grande réserve de bandes dessinées disparaissait en fumée, ne laissant que des couvertures orphelines de leur contenu ? Qu’est-ce qu’une couverture, son titre et sa quatrième éveillent dans l’imagination du lecteur ?
Toujours curieux de tester les limites de la bande dessinée dans son travail, Marc-Antoine Mathieu ne conçoit que les synopsis d’histoires avortées. Faisant référence à Ionesco, Philip K. Dick ou encore le film Brazil, ce livre des livres est définitivement porté vers l’absurde, le philosophique et le surnaturel.
Usant de son noir et blanc caractéristique, Mathieu use de références graphiques connues et reconnaissables, faisant de ce Livre des Livres un hommage à d’autres auteurs et une compilation de clins d’œil au neuvième art. Moebius, Schuiten, les références sont explicites, l’humour auto-référentiel et la valeur ajoutée plus que contestable. Usant de formes géométriques, il présente des personnages déformés illustrant plus qu’incarnant ses synospsis.
Qu’est-ce donc que le Livre des Livres ? Une expérimentation, une débauche de références littéraires, un prétexte pour faire des clins d’oeil à ses amis et auteurs de référence ? Bien plus un exercice de style qu’une bande dessinée, il ne sera certainement pas aussi mémorable que les références dont il use.