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Le Fantôme arménien

couverture de l'album Le Fantôme arménien

Éditeur : Futuropolis

Scénario : Laure Marchand, Guillaume PerrierDessin : Thomas Azuélos

Genres : Documentaire BD, Récit de vie

Public : À partir de 16 ans

Prix : 19.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album Le Fantôme arménien

Pour ce récit de bande dessinée documentaire, Laure Marchand, Guillaume Perrier et Thomas Azuélos ont suivi le voyage de Christian Varoujan Artin, depuis Marseille jusqu’en Turquie, sur les traces de sa famille. Varoujan, 54 ans, vit à Marseille où 10 % des citadins de la cité phocéenne ont des racines en Arménie. Militant, il s’occupe d’animer le centre Aram pour la reconnaissance du génocide et assure la préservation de la mémoire et de la culture de la diaspora arménienne, comme son père et son grand-père avant lui. Il décide de monter une exposition de portraits d’Arméniens en Turquie, pays des bourreaux de ses ancêtres. Avant 2014, Varojan n’avait jamais envisagé d’aller en Turquie, au risque de « piétiner les ossements de ses ancêtres ». Le voyage jusqu’à cet « Auschwitz à ciel ouvert » représentait donc un enjeu très fort pour lui et pour sa femme, Brigitte Balian, qui l’accompagnait. Mais ce n’était pas...

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La critique ZOO sur l'album Le Fantôme arménien

Il a trouvé la force intérieure pour retourner dans son pays lié à un génocide : la Turquie. Varoujan, très impliqué à Marseille pour faire reconnaître son peuple décimé, accompagné de sa femme Brigitte Balian, fait le grand saut. Un roman graphique de très haut vol pour mieux comprendre l’histoire d’un peuple bafoué.

Varoujan est arménien. Près de 100 ans après le génocide de son peuple en 1915, qui en subira d’autres, dont un deuxième en 1937, il craignait de piétiner les ossements de ses ancêtres dans cet « Auschwitz à ciel ouvert » que les Turcs continuent de nier, envers et contre tout. Varoujan et son épouse Brigitte Balian finissent par s’y rendre.

Ce roman graphique présenté comme un road trip entre différentes villes de Turquie évolue dans un récit travaillé et soigné. Chaque étape est un barreau de l’échelle, une marche de l’escalier qui mène Varoujan, comme les autres Arméniens, vers la réconciliation, et ce malgré l’absence de reconnaissance de ses crimes par la Turquie. Il n’y a pas de rancœur, juste de la souffrance. Pas d’envie de vengeance, juste celle de voir un peuple assumer ses erreurs. C’est troublant de tolérance.

Le mélange entre le dessin et des photos d’époque est une réussite qu’avait initiée la trilogie Le Photographe. On retrouve ici toute la force de cet assemblage qui prend une dimension très émotive par rapport au thème traité. Le dessinateur fait le judicieux choix de mixer couleur et noir et blanc, des scènes au graphisme enlevé qui d’un coup devient approfondi en fonction de l’effet escompté.

Après Varto, déjà une réussite, voilà un excellent titre pour mieux comprendre ce génocide dont on se souvient cette année en commémorant le centenaire. Un récit de choix, de l’émotion en quantité. Il ne manquerait plus que cette bande dessinée soit traduite en turc pour qu’elle joue pleinement son rôle…

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