Sylvestre s’en va-t-en guerre

Paru aux éditions Kaléidoscope, Sylvestre s’en va en guerre raconte la Grande Guerre aux enfants grâce à un pigeon voyageur. Ce regard candide et décalé sur une période tragique de notre histoire s’avère être une idée originale et bien traitée pour un sujet rarement abordé dans la littérature pour enfants.

Sylvestre, un pigeon voyageur, est le grand ami de Léon, un fleuriste qui lui a sauvé la vie. Sylvestre est également amoureux de Célestine, la jolie colombe. Lorsque Léon est mobilisé en 1914, Sylvestre doit lui aussi reprendre du service.

C’est Sylvestre qui raconte l’histoire et nous découvrons à travers son regard naïf de pigeon toutes les phases de la guerre : l’assassinat de l’archiduc, la mobilisation générale, le départ en train, la construction des tranchées, la vie dans la boue et le froid, les combats… Les aspects les plus tragiques de la guerre sont évidemment édulcorés dans cet ouvrage destiné aux enfants de 5 à 7 ans. Pour autant, l’auteur n’hésite pas à montrer certaines des dures réalités du conflit et le pauvre Léon conservera d’ailleurs des séquelles des combats.

Le dessin tendre de Stéphane Henrich sert parfaitement l’histoire, rehaussé par de jolies couleurs délavées type aquarelle. Son trait très relâché, à la limite du croquis, n’est pourtant pas avare de nombreux détails. L’ouvrage a d’ailleurs manifestement bénéficié de recherches historiques sérieuses, un fait rare dans un livre pour enfants, qui mérite d’être souligné.

Ce livre intéressant se démarque par son sujet et son ton dans la production actuelle. Sylvestre s’en va-t-en guerre se parcourt d’une traite et amènera les jeunes lecteurs à se poser des questions sur l’absurdité de la guerre.