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Le Tirailleur

couverture de l'album Le Tirailleur

Éditeur : Futuropolis

Scénario : Alain BujakDessin : Piero Macola

Genres : Documentaire BD, Récit de vie

Public : À partir de 12 ans

Prix : 19.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
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Le synopsis de l'album Le Tirailleur

1939, Maroc. Abdesslem s’engage pour quatre ans dans le 4ème Régiment des Tirailleurs Marocains (RTM). Il a plus ou moins 17 ans. Il ne connait pas son âge exact. En octobre 39, le 4ème RTM est mobilisé. C’est une drôle de guerre : « On ne faisait que marcher, creuser des trous, poser du fil barbelé, transporter du matériel, marcher des journées entières. Il n’y avait pas de combats. On attendait ; ça nous rendait nerveux. Le froid, la faim, la fatigue… ». En mai 40, les Allemands pilonnent le RTM. Les jeux sont faits. Ils se replient dans l’idée de rejoindre Marseille en suivant la direction du soleil le jour, les voies ferrées la nuit, afin d’embarquer pour le Maroc. Mais ils sont faits prisonniers par les Allemands et sont parqués dans des conditions déplorables, dans un « frontstalag » en France, un camp réservé aux prisonniers de couleur, tous issus de colonies françaises… Quand en 42, il est enfin de retour au Maroc, il...

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La critique ZOO sur l'album Le Tirailleur

Abdesslem a 86 printemps. Ce tirailleur marocain a servi la France sans rechigner. D'abord pendant le deuxième conflit mondial, puis en Indochine. Depuis, il passe son temps entre les deux pays et court après l'argent pour subvenir à ses maigres besoins. Ce berger, croqué avec candeur, livre un témoignage sincère et touchant.

Abdesslem a servi l'armée française. Enrôlé à 17 ans par un ami alors qu'il était venu à la ville chercher du matériel pour la ferme familiale, il ne retrouvera son foyer que trois ans après. Deuxième Guerre mondiale, Indochine, l'Indigène, comme les surnommait avec négligence l'Etat français, a risqué sa vie pour l'Hexagone. En échange d'une maigre allocation et d'un statut bâtard.

Le travail journalistique mené par Alain Bujak trouve un prolongement de belle facture. A l'occasion d'un reportage photo, l'auteur a rencontré Abdesslem dans un foyer social de Dreux. Impossible dès lors de garder pour lui seul la richesse humaine de cette histoire. Ce témoignage intime est criant d'authenticité et de véracité.

Le dessin est suggestif. Retenue, finesse dans le trait et naturel dans les couleurs portent un graphisme où les paysages renforcent un récit profond et porteur. L'excellent travail de Piero Macola fait éprouver de la compassion. Comme pour donner encore plus de poids et de force à l'histoire, un cahier de textes et de photos nommé Le voyage chez Abdesslem vient compléter l'album avec la visite de l'auteur chez l'ancien tirailleur, au Maroc.

A travers le prisme de la vie du personnage, cette BD rend hommage aux oubliés de la Nation. Comme si ce qu'ils ont vécu ne suffisait pas à couler désormais des jours heureux, les voilà encore obligés de se battre pour survivre. La France n'est pas le pays des Droits de tous les hommes. Le Tirailleur le rappelle dans un dessin subtil. Touché.

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