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La Nuit - Nouvelle édition

couverture de l'album La Nuit - Nouvelle édition

Éditeur : Glénat BD

Scénario : Philippe DruilletDessin : Philippe DruilletColoriste : Philippe Druillet

Collection : Caractère

Genres : Fantastique, Science-Fiction

Public : À partir de 16 ans

Prix : 18.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
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Le synopsis de l'album La Nuit - Nouvelle édition

En 1975, Philippe Druillet perd sa femme Nicole, victime d’un cancer foudroyant. Il exorcise sa peine dans un album au pessimisme assumé, pointant l’absence totale d’échappatoire à l’issue finale. S’ouvrant sur une préface laissant éructer la rage de l’auteur, La Nuit nous décrit un monde en proie aux gangs de motards anarchiques ou autres barbares déglingués et accros à la dope, se dirigeant tous, au cours d’une bataille sanglante pour le « shoot » ultime, vers une fin inéluctable. Les planches grandioses s’y succèdent comme de véritables tableaux dressant le portrait d’une humanité en perdition, folle, désespérée et nihiliste.

Explosive, fantastique, sombre, violente, baroque, outrancière : les adjectifs ne manquent pas pour décrire l’œuvre géniale de Druillet, mais s’il est un album qui se distingue parmi tous ses univers, c’est bien celui-ci. Probablement le plus noir mais aussi le plus...

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La critique ZOO sur l'album La Nuit - Nouvelle édition

Cette magnifique réédition de La Nuit nous entraine aux côtés d’une bande de motards cherchant le shoot ultime. Cette BD, noire à souhait, est une prouesse graphique unique en son genre.

Dans La Nuit, Philippe Druillet traduit la douleur dûe à la mort violente de sa femme par un univers en proie à la désolation et à la violence. Nul espoir n’est présent dans cette BD où le seul but poursuivi est vivre quelques instant de bonheur artificiel. La préface de la plume de l’auteur l’annonce : « j’apprends à aimer la mort... j’ai du goût. »

Si le scénario semble simple, l’auteur le développe d’une manière extraordinaire. Différentes tribus vont s’assembler pour atteindre des dépots de drogues qu’ils cherchent… et mourir. Les dialogues reflètent cette violence : des phrases courtes, quelques idées énoncées. Il faut parler vite et simplement puisqu’il faut se dépêcher de vivre.

La Nuit est une démonstration de l’art de Druillet. Chaque planche fait partie de l’histoire mais est un bijou en elle-même. Le trait méticuleux et la composition des pages font de chaque nouvelle lecture une redécouverte. La peinture à l’eau utilisée décompose les textures : toutes sont tachetées de points plus foncés ou plus clairs. Les couleurs semblent alors déborder des fonds pour se coller aux personnages.

Cinq ans avant Salammbô Druillet expérimente déjà le mélange de photos et de bande dessinée. L’image de sa femme qui vient de mourir apparaît comme l’incarnation du shoot ultime qui précède la mort. Si certains dénoncent un procédé qui semblera parfois balbutiant dans Salammbô, personne ne peut critiquer la puissance de ces apparitions dans La Nuit.

On est happé par La Nuit comme on l’est rarement par une BD. Sans précédent et sans pareil, cette œuvre est un jalon dans l’histoire du neuvième art à avoir absolument.


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Commentaire et critiques (1)

Et dire que cela date des années 70 ! quel modernisme !

Le 05/03/2014 à 22h58