Sur les huit amis emportés dans le tourbillon de la Grande Guerre, ils ne sont pas nombreux à être rentrés. Et dans quel état... Ce dernier tome d’une fresque qui aura couvert les quatre années du centenaire de 14-18 est d’une beauté frappante. Tant dans un scénario qui ne s’est jamais essoufflé que dans un graphisme très esthétique.
Ils étaient huit. Huit amis habitant le même village avec leurs compagnes, leurs vies, ses hauts et ses bas. Quand l’appel a résonné, ils ont dû quitter leurs racines pour rejoindre les tranchées. La Der des Ders engagée, leur destin était en route. Dans ce dixième et ultime tome, on retrouve les rescapés, rentrés chez eux dans un bien triste état. Saisissant.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le solide scénario d’Eric Corbeyran n’a pas manqué de souffle. Au contraire : le lecteur, immergé dans une fresque au long cours pendant quatre ans, n’aura eu ni le temps de s’ennuyer vu la sortie rythmée des dix volets, ni matière à trouver de ventres mous : 14-18 est et restera une série qui compte. Pour tous les amateurs de récits de guerre, mais aussi tous les autres.
Comme dans chacun des tomes, Etienne Le Roux semble bien avoir mis tout son cœur et ses tripes dans l’illustration de cette saga. Son trait donne vie à des personnages d’une grande humanité. Avec leurs qualités, leurs défauts. Leurs forces et leurs faiblesses. Ces hommes étaient à des lieux d’imaginer ce qui les attendait : le dessin tendre, les couleurs chaudes et les décors montrent tout cela. Et bien plus encore : la tristesse et l’angoisse quotidiennes des femmes restées au village pour faire tourner la boutique en l’absence de leurs hommes.
Vous ne connaissez pas encore cette série ? Ce dixième tome est l’occasion de vous immerger dedans. Il y a peu de chances que vous soyez déçus.