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100 Milliards d'Immortels, quand l'immortalité devient inquiétante...

Imaginez un monde où tous les êtres humains sont immortels, mais pas leurs corps, et où les morts se sont réveillés. Stéphane de Caneva explore cet univers noir avec 100 milliards d’Immortels, dont le premier opus, Omnis Obscura a été financé avec succès sur Ulule. A l’occasion des derniers jours de financement de son deuxième opus, Radio Zéro, il nous a raconté les coulisses de sa saga.

Comment avez-vous créé votre univers où l’immortalité est un fardeau ?

Stéphane de Caneva : Le premier déclencheur n’a pas grand-chose à voir avec ce qu'est devenu le projet : c’était Walking Dead. A partir de ces morts qui se relèvent, j’ai imaginé peu à peu cet univers, il y a 6 ou 7 ans.

Au départ, je voulais faire une BD purement numérique, mais je n’ai pas pu pousser le développement jusqu’au bout, donc j’ai laissé l’idée de côté. Plus tard, lorsque je travaillais sur Metropolis, j’ai ressorti ce pitch pour y greffer une histoire que je n’avais pas du tout prévue au départ ! Cela a donné lieu en quelques pages que j’ai publiées en ligne, de temps à autre, entre deux lots de pages pour Metropolis. Au bout d’une quinzaine de pages, j'ai fait le lien entre cette histoire et deux envies qui me suivaient depuis longtemps : m’essayer au financement participatif mais aussi au format comics souple à l’américaine. J’avais tout « le matériel » pour faire cela, donc je me suis lancé dans ma première campagne Ulule.

Image extraite d'Omnis Obscura

Image extraite d'Omnis Obscura

Bien sûr avant cette décision, il y a aussi eu des discussions avec un éditeur mais elles n'ont pas abouti. Ça aura finalement été un mal pour un bien. J’ai pu faire des choix plus audacieux grâce au financement participatif et à l’impression en plus petites quantités, des choix qui n’auraient pas été viables pour un éditeur classique.

Après Omnis obscura, thriller noir à tendance mystique, quel sera le ton de votre deuxième opus ?

Radio Zéro pourra se lire sans avoir ouvert Omnis Obscura. C’est un récit plus éclaté, un album choral où les différents personnages principaux se croiseront, ou pas, pour certains. On peut le voir comme un ensemble d'histoires courtes formant un récit complet. Le but est de donner plusieurs points de vue dans cet univers : par exemple, on verra apparaître des personnages historiques, on adoptera le point de vue d’abstraits, ces auras qui pilotent des mécas. L’idée est d’explorer plus en profondeur cet univers et répondre à une frustration que j’ai eu à la fin d’Omnis Obscura, celle de ne pas pouvoir explorer plein d’histoires secondaires qui me venaient mais auraient cannibalisé le récit en cours.

Alors que pour Omnis Obscura, j’étais guidé par les personnages et leur enquête, j’ai choisi mes héros de Radio Zero en fonction des questions qu’implique l’immortalité subie. Qu’est-ce qu’on peut s’autoriser dans un monde où on ne meurt plus et où l’on peut changer de corps à sa guise ? Quelle quête se fixer quand on est déjà un personnage historique reconnu ? Qu’est-ce qu’on fait quand on a tout le temps devant nous ? Bref, l’immortalité n’est pas une utopie, elle crée aussi de nombreuses inquiétudes...

Quels personnages croiserons-nous dans cet opus ?

Grâce au canal psy Radio Zéro, qui est un peu l'équivalent d’une radio ou d’un fil d’actualité internet qui vous envoie des infos personnalisées directement dans votre cortex cérébral, on croisera plein de personnages en prise avec l’immortalité et ses conséquences. Il y aura un soldat napoléonien qui se réveille dans un corps mécanisé, un tueur en série aux prises avec ses victimes, des explorateurs célèbres veulant conquérir les étoiles, un gladiateur et un chevalier mis en scène dans une expo d’art étrange.

On y trouvera même un milliardaire lassé de tout, qui cherchera à s'incarner un corps différent chaque jour, ce qui donnera lieu parfois à des situations drôles parfois à des moments inquiétants.

Ce sera un récit très différent d’Omnis Obscura alors qu’ils se déroulent dans le même univers : de polar noir lié à de l’occultisme sur un cadre de science-fiction, on passe à de la science-fiction plus technologique, explorant un peu plus les implications « métaphysiques » de cet univers.

Ce nouveau tome sera lui aussi en noir et blanc ?

Pour le premier album, le noir et blanc était dû à une contrainte économique, à une envie de voir ce que pouvait donner mon dessin sans mise en couleur mais il était aussi lié au ton d’Omnis Obscura, très inspiré par le roman noir et les récits pulp, auquels le noir et blanc collait parfaitement.

Pour Radio Zéro, c’est sujet à réflexion : pour l’instant, je pars sur du noir et blanc, mais il n’est pas impossible que je colorise ou fasse coloriser certaines histoires par des artistes dont j’aime beaucoup la palette.

Bien sûr, cela dépendra aussi du financement, car la mise en couleurs entraîne un coût de fabrication des livres plus élevé mais aussi un temps plus important passé à la réalisation. C’est d’ailleurs le bonus proposé dans le pallier de campagne en cours !

Et où en êtes-vous dans la réalisation du projet ?

J’ai bouclé le scénario. Je suis dans la phase de story-boarding et en même temps, j’ai déjà dessiné une douzaine de planches. Actuellement j’anime en parallèle la campagne Ulule et tous les aspects qui y sont liés, de la mise en avant les bonus aux premiers essais sur le façonnage du livre.

Pour soutenir ce projet, qui est notre élule, rendez-vous par ici !

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