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Daniel Ceppi, après cinq d’absence

Un récit très noir en préparation

Vous aviez d’ailleurs un projet de scénario pour François Boucq...

Ce n’est pas tombé à l’eau mais le projet a évolué autrement. À l’origine j’allais en Asie centrale et j’ai lu plein de bouquins sur Tamerlan et cette période du XVe siècle. J’ai pensé alors à un scénario historique pour Boucq que moi je ne voulais pas dessiner...

... avec plein d’éléphants...

Exact, vous avez bonne mémoire ! Il n’y avait que lui qui pouvait faire ça et il était tout enthousiaste, François ! Et puis j’ai écris le scénario pour l’Ouzbékistan. À l’époque, l’Ouzbékistan c’était encore l’ex union soviétique, impossible d’obtenir un visa pour y aller via l’Afghanistan. J’étais frustré de ne pas pouvoir y aller, c’était devenu un fantasme pour moi ! Il m’a fallu attendre 2004 pour enfin pouvoir m’y rendre.

Extrait du Piège ouzbek

Extrait du Piège ouzbek

Et j’ai été fasciné par ce pays, régi par une dictature un peu rude. Et c’est à l’occasion de ce voyage que je me suis décidé d’en tirer un nouveau Stéphane, plutôt qu’une histoire située au XVe siècle. En fait, je me suis arrogé le scénario prévu pour Boucq pour en faire Le Piège Ouzbek et L’Engrenage Turkmène !

Et quels sont vos projets aujourd’hui ?

Je suis toujours resté en contact avec Juan Martinez avec qui j’avais fait L’ombre de Jaïpur. Je lui ai dit que j’allais écrire un polar très noir, genre polar nordique, glauque, avec meurtres atroces, sordides, comme celui que je viens de boucler mais dans la série Stéphane.

Extrait de la couverture du T.2 de Corps Diplomatique

Extrait de la couverture du T.2 de Corps Diplomatique

Il m’annonce alors que lui aussi était en train d’en écrire un et qu’il pensait le boucler dans un délai d’un à deux mois. Je lui ai demandé s’il préférait le sortir en tant que roman ou qu’on l’adapte éventuellement en BD ? Il a opté pour la BD ! J’ai lu son scénario et je lui ai proposé de faire quelques aménagements pour le dynamiser vu qu’il avait écrit pour un bouquin. Tout ce qu’il raconte sur les personnages, il faut qu’on arrive à le mettre en dialogues. Il m’a laissé m’emparer de son roman, le mettre à ma sauce avec les dialogues dont j’ai envie et une fois que j’aurais achevé mon découpage, je le lui donne !

J’ai presque fini mon découpage et d’ici quelques semaines, on se revoit, il remet ses mots sur les miens et je démarre. Comme c’est un récit noir et glauque, j’aimerais que ce soit en noir et blanc, comme pour Corps diplomatique. Le noir et blanc me va bien avec des gris...

Vous nous avez dit qu’en voyant rétrospectivement vos premiers Stéphane, que vous estimiez que vous n’auriez jamais pu être publié en 1996 avec un dessin pareil...

Oui, parce que les scénarios, j’en suis très content, vous pouvez les relire aujourd’hui, ils tiennent bien la route.

Extrait de Stéphane Clément, L'Engrenage turkmène

Extrait de Stéphane Clément, L'Engrenage turkmène

Mais le dessin, c’était pour une raison technique. C’était avant l’informatique et comme j’avais collé les trames sur les originaux à l’époque je ne pouvais plus les décoller sans tout arracher ! Donc pour Casterman dans le contrat il était stipulé que j’alternais une nouveauté, avec un ancien album redessiné. C’est la raison pour laquelle j’ai redessiné les quatre premiers titres. Mais comme le scénario ne changeait pas, le fait de les redessiner n’a pas été un souci !

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