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Ronan Toulhoat : « Mon ADN c’est le comics »

Ronan Toulhoat est le dessinateur de Block 109. Il signe aussi Le Roy des Ribauds dont le deuxième tome vient de sortir. Dans cette superbe fresque moyenâgeuse sombre et épique du Paris de Philippe Auguste, le Roy Tristan a la pègre sous ses ordres mais il va commettre une erreur. Ronan Toulhoat revient sur ce personnage hors norme dont son ami et complice Vincent Brugeas a écrit le scénario…

Le Roy des Ribauds
Votre Roy des Ribauds est un drôle de héros...

Ronan Toulhoat : En premier lieu, le Roy des Ribauds est une bouffée d’oxygène pour Vincent Brugeas, le scénariste, et moi, surtout après Block 109. Nous avions l’idée de ce « bol d’air » depuis pas mal de temps : en fait ce Roy a bien existé et ce titre vient d’une charge accordée par le roi Philippe Auguste vers 1190.

Quel était son rôle ?

Le roi voulait avoir la paix à Paris. Il lui fallait une sorte de super préfet qui faisait la police non seulement à Paris mais dans les villes où il se déplaçait. Il fallait aussi qu’il ait mainmise sur la pègre, dont il tirait de gros bénéfices. La charge a duré quatre cents ans environ !

Mais le Roy des Ribauds va commettre une erreur...

On s’est appuyé sur une base historique authentique mais on s’en est éloigné : effectivement notre Roy des Ribauds fait une erreur. Il tue un espion du roi qui a eu des privautés regrettables avec sa fille. Sauf qu’il ne sait pas que c’est un homme de confiance de Philippe Auguste qui l’a chargé d’une enquête.

Il est pris au piège ?

Il est pris entre deux feux parce que celui qu’il a trucidé connaissait le nom d’un tueur qui devait assassiner Philippe Auguste. On ajoute à tout cela un conflit tout à fait vrai, celui entre Philippe Auguste et le roi anglais Richard Coeur de Lion. On comprend que le Roy des Ribauds, Tristan, tout puissant qu’il est, va devoir jouer en finesse… même si il se laisse parfois emporter pour asseoir son autorité.

Le roy des Ribauds

Dans le deuxième tome, Richard Coeur de Lion est libéré ?

Au retour des Croisades, il était prisonnier de l’empereur du Saint Empire romain germanique. Libéré contre une rançon, Richard rêve de régler ses comptes avec Philippe Auguste avec qui il a mené une croisade et auquel il a, en plus, prêté allégeance. Il va mettre tout en œuvre pour fragiliser le pouvoir de Philippe, dont tenter de s’emparer des rues de Paris. Ce qui va l’opposer au Roy des Ribauds...

Vous avez-eu besoin d’une forte documentation ? Les Rois maudits de Druon vous ont inspiré ?

La documentation est mixte : web, films et livres. Sur le web, on trouve énormément de références picturales pour les costumes, les armes, les accessoires. Mais aussi des photos en provenance de troupes moyenâgeuse qui font de la reconstitution historique très précise et très juste. J’ai également pas mal de bouquins, notamment l'encyclopédie de Viollet-Le-Duc, un Atlas de Paris au Moyen Âge. Pour le cinéma, je me suis principalement attaché à Kingdom of Heaven qui se passe exactement à cette période et est documenté avec rigueur.

Le Roy des Ribauds

Dans le Roy des Ribauds, il y a clairement une ambiance à la Rois maudits. Même si Maurice Druon met en place son histoire au début du XIVe siècle, son tissu politique, ses intrigues, c'est exactement ce qu'on voulait en termes d'ambiance. D'autant que c'est à la lecture des Rois maudits qu'on a découvert l'existence de ce Roy des Ribauds et de sa charge si exceptionnelle.

Comment travaillez-vous avec Vincent Brugeas ?

Avec Vincent, on met en place l’architecture du récit. Après l’écriture, on passe au découpage puis au story-board. Il faut que ce soit très fluide. L’éditeur en lit une partie. On discute aussi entre nous. Je passe ensuite au dessin. Tout est numérique, dessiné sur écran, ce qui évite le scan et me permet de contrôler la qualité. Mon ADN naturel, c’est le comics : j’ai donc assagi le découpage pour être plus proche d’une BD traditionnelle.

Le roy des Ribauds

Où va aller le Roy ?

On en est au premier cycle qui comprendra trois albums. Dans l'idéal, on aimerait que cette série s'étale sur vingt ans de la vie du Roy des Ribauds, de 1194 à 1214, et ce au travers de plusieurs cycles d'albums. On ne se donne pas de planning mais on garde le personnage principal pour aller jusqu’à la bataille de Bouvines gagnée par Philippe Auguste. Sur ces 20 ans, l'idée est de parler également de l'ascension du Roy des Ribauds qui succèdera à Tristan.

Vous signez aussi un Sherlock Holmes Society ?

Oui, un album de commande : je connais Sylvain Cordurié via Block 109. Il voulait monter une équipe comics chez Glénat mais cela n’a pas abouti. Avec ce quatrième tome de Sherlock Holmes Society, je me suis bien amusé. C’est le dernier volet avec Mister Hyde qui aide Holmes face au terrible virus qui transforme les Londoniens en zombies.

Sherlock Holmes Society T.4

Sherlock Holmes Society T.4



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