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Un garagiste aventurier

Avec une ligne claire à faire presque pâlir d'envie Ted Benoit, Louis Alloing dessine Robert Sax, garagiste de fortune. Ce héros se retrouve malgré lui embarqué dans une histoire d'espionnage, en 1958, à Bruxelles. Rodolphe, après Centaurus avec Léo, a donné vie à un héros atypique, décontracté et beau gosse. Au crayon, Louis Alloing nous raconte comment il a retrouvé le scénariste de La Marque Jacobs et la naissance de Robert Sax.

Rodolphe est votre scénariste attitré ?

{RED_PFN-6696}]Louis Alloing[{/RED_PFN-6696}] : C’est une vieille amitié qui nous lie avec Rodolphe. On a signé ensemble huit tomes des Aventures des Moineaux. On a eu l’idée de La Marque Jacobs après. Delcourt nous a demandé ensuite quelque chose de plus personnel. C’est un peu naturellement que nous nous sommes dirigés vers les années cinquante, belle période de l’essor de la BD franco-belge. Un retour un peu aux fondamentaux et à une époque, celle de l’après-guerre, où tout était à refaire.

Pourquoi avoir choisi un garagiste ?

On a cherché la profession de Sax. Ecrivain ? Difficile pour l’univers de la BD. Un détective privé, un policier ? Trop fait. Les voitures, le garage offrait d’autres possibilités aussi bien scénaristiques que graphiques. Et puis c’est populaire, un garagiste. Il a un contact avec la vraie vie. Il a en plus un côté aventurier.

Un garagiste et à Bruxelles ?

Bruxelles, avec le siège de l’OTAN, était un peu la plaque-tournante de l’espionnage bien avant Berlin. On est en 1958, au moment de l’exposition universelle avec l’Atomium. La Guerre froide bat son plein.

Robert Sax est un taciturne. Il est garagiste par hasard. Et a une secrétaire qui gère tout.

Monsieur Robert, comme elle l’appelle, a hérité du garage de son père. La bagnole c’est pas une vocation pour lui : il s’ennuit. La secrétaire de Sax est une belle brune, piquante et intelligente qui aura un rôle plus important dans le prochain tome. Je lui ai donné un petit côté Audrey Hepburn.

On n’oublie pas non plus Carol, la belle blonde agent secret qui va aider Sax. On voulait créer une sorte de famille de personnages autour de Robert Sax dont aussi, Raoul, son mécano. Ils prennent leurs marques pour la suite.

Sax se retrouve mêlé à une histoire d’espionnage. Son ami libraire voit un type agressé et qui laisse dans sa boutique un crayon contenant des microfilms.

Oui. Il y a aussi la CIA qui va aider Sax face aux barbouzes des pays de l’Est. L’enjeu ce sont les plans d’une voiture atomique. Mais réalité ou intox ?

Pas évident la voiture atomique comme projet. Vous avez également dessinés quelques unes des plus belles voitures de l’époque.

Le projet de la voiture atomique a existé vraiment mais quand les constructeurs ont compris le danger que cela représentait, ils ont arrêté. Ils avaient pourtant confiance dans progrès permis par l’atome mais imaginez la taille du moteur… Pour mettre en scène les 403, Vedette, Aronde, Simca, pas de problèmes avec les maquettes et internet. Quant aux vues de Bruxelles, les rues et les décors, j’ai trouvé sur le net des angles différents en fonction de l’éclairage.


Sax a un passé que vous n’évoquez pas vraiment.

On peut penser que Sax a un passé mouvementé. Rodolphe a ouvert des pistes. On sait que sa femme a été assassinée. Le prochain album sera d’ailleurs sur fond d’enquête policière avec un tueur en série.





Après ce premier tome, quels sont vos projets ?

Je me suis bien amusé avec Robert Sax. Cela correspondait exactement à ce que je voulais faire : de la BD adulte. Hormis le deuxième tome sur lequel je travaille, je continue à faire de l’illustration de livres pour enfants chez Bayard Presse. Par contre je ne suis pas tenté par le scénario même si, parfois, j’aime modifier des scènes dans ceux qu’on me confie.

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