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Du Mythe au livre jeunesse

Séverine Gauthier a écrit pour Yann Degruel Haïda l’immortelle baleine, sorti en même temps que son autre histoire, L’Homme Montagne. Dans son récit autour d’un mythe amérindien, elle fait la part belle à une civilisation méconnue. Cette passionnée revient sur son amour de la BD et des peuples premiers.

Comment as-tu déniché ce récit mythologique très peu connu ?

Séverine Gauthier : J’ai toujours aimé les peuples premiers et en plus j’ai fait de longues études qui m’ont conduite à être professeur de civilisation américaine à l’université, spécialiste dans les cultures amérindiennes. J’ai d’ailleurs fait une thèse pendant sept ans sur la tribu cherokee en Oklahoma.

J’ai eu un coup de foudre pour les Indiens Haïda lorsque que j’ai vu leurs mats totémiques dans un musée. On est resté 5 heures dans la salle où ils sont exposés avec mon mari tellement on étaient fascinés. Ces Indiens qui vivent sur l’île d’Haïda Gwaii, à l’Ouest de la Colombie-Britannique, je les ai découverts, comme beaucoup, par leur art. C’est comme ça que j’ai commencé mes recherches sur eux.

Un jour, les éditions Delcourt m’ont appelée pour savoir si je voulais pas faire un scénario pour Yann Dégruel. Je connaissais son travail mais je ne le connaissais pas et quand on s’est appelés, on s’est trouvé plein de points communs, notamment l’amour des peuples premiers. Et c’est comme ça qu’on s’est lancés dans un récit dans l’univers des Haïdas.

Pour Haïda, on est parti de la religion des Indiens Haïda et dans le premier volume, j’ai utilisé leur mythe de la création. J’ai pris les légendes au pied de la lettre et j’aime faire ça. C’est le début d’une petite série qui pourra peut-être faire découvrir cette culture fascinante à d’autres gens.

Comment avez-vous récréé cet univers ?

Même si on part de mythes, ce récit est très documenté. Le scénario que j’ai envoyé à Yann est accompagné de photos du XIXe siècle, de documents sur les vêtements portés qui sont faits de bois tressé, de plein de motifs traditionnels. Mais notre but n’était pas de faire une BD historique juste de raconter une histoire qui, culturellement, sonne juste.

Je suis super contente de lier mes passions au sein d’un livre. C’est la première fois qu’on m’a demandé d’écrire pour quelqu’un et j’ai grâce à Yann, lier mon amour des histoires et des Amérindiens. Et cerise sur le gâteau, on est même partis sur un deuxième tome !

On y retrouvera les personnages principaux ?

Contrairement à L’Homme Montagne qui est un récit initiatique d’un voyage, l’aventure est ici au premier plan, donc je me suis dit qu’un duo de personnages créerait une dynamique intéressante. Le garçon et la fille pourraient vivre la même chose mais de manière différente. C’est encore plus vrai dans le deuxième tome.

On y gardera les deux petits personnages principaux et le grand père Ts’ang qui leur raconte des histoires d’ours cette fois. Pour ces Indiens, le peuple des ours ce sont des personnes qui ont décidé de repartir vivre à l’état sauvage. Ils ont des capes d’ours qu’ils mettent et enlèvent pour devenir ou pas des ours. Pour l’instant ce deuxième tome s’appelle Frères ours !

Comment choisissez-vous les légendes mise en bande dessinée?

Je ne me mets aucune barrière, comme je peux lier mes deux passions, je m’immerge complètement dans cette culture. Et je crée des fictions à partir des récits du peuple Haïda qui sont fascinants et incroyables. Je me limite pas à certains mythes en particulier, j’écris l’histoire, si elle me plaît c’est bon ! Je la propose à l’éditeur et quand il dit oui, j’en profite. Je ne réfléchis jamais non plus à qui l’histoire peut s’adresser, c’est l’éditeur qui choisit. Pour moi, quand c’est étiqueté jeunesse c’est juste un point de départ : on peut commencer à lire ce livre à partir de 7 ans.

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